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Le Pèlerinage à l’île de Cythère d’Antoine Watteau : analyse

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Le Pèlerinage à l’île de Cythère d’Antoine Watteau (1717) : informations générales

Musée : Louvre

Caractéristiques physiques :

  • hauteur : 1,29m ;
  • largeur : 1,94 m ;
  • huile sur toile ;

Genre : Fête galante

Peintre : Antoine Watteau (1684 – 1721)

Date : 1717

Commentaire :

Le tableau présente de nombreuses craquelures, peut-être dues aux techniques employées pour sécher la peinture. François-Marie de Marsy, dans son Dictionnaire de peinture (1746) , remarque :

Ce Peintre a joui d’une grande réputation pendant sa vie. Mais sa réputation est aujourd’hui fort déchue, la plûpart de ses tableaux n’ont pû se soutenir, ce qu’on attribue à la négligence avec laquelle il peignoit.

Il ajoute, citant Edme-François Gersaint, marchand d’art et ami du peintre :

Ses tableaux, dit M.Gersaint se ressentent de l’impatience & de l’inconstance qui formoient son caractère… pour se débarasser plus promptement d’un ouvrage commencé… il mettoit beaucoup d’huile grasse à son pinceau, afin d’étendre plus facilement sa couleur..

Sur les défauts de la production technique de Watteau, voir Oliver Wunsch, Watteau, through the Cracks.

À savoir :

Il existe une autre version du tableau, L’Embarquement pour Cythère (1718 – 1719), qui est exposée au château de Charlottenburg à Berlin.

Le Pèlerinage à l’île de Cythère : analyse

Le Pèlerinage à l’île de Cythère peut-être lu selon une diagonale qui part du couple assis en bas à droite pour suivre le défilé des personnages jusqu’à l’angelot le plus haut, pour enfin se perdre dans l’horizon de la rivière, des montagnes et du ciel.

Le premier plan

Au premier plan , trois couples en mouvement captent immédiatement le regard du spectateur. Ce dernier est conduit de ces six personnages vers l’échappée de l’arrière-plan. Suivant la lecture droite – gauche, les trois positions bien distinctes de ces couples marquent une évolution en trois étapes : le couple le plus à droite, encore assis, marivaude ; le second vient probablement de terminer sa conversation : l’homme aide la femme à se relever ; le troisième couple est en partance, l’homme entraînant la femme dont le regard s’attarde sur le second couple. Ces trois positions forment comme trois étapes d’une danse où un couple tournerait sur lui-même. La femme la plus à droite est assise de face, la seconde est au sol et de dos, la dernière est debout et de profil. L’homme le plus à droite est dans une position étrange, comme appuyé au sol, et de profil, le second est penché et de face, le troisième de dos. Une diagonale part de la tête de la femme assise et arrive à la tête de la femme debout, passant par celle de l’homme qui aide sa compagne.

On peut lire dans cette suite l’allégorie du  progrès d’une entreprise de conquête amoureuse.  La femme joue un rôle passif. L’homme de droite, sur la pèlerine duquel un cœur tissé laisse peu de doutes sur ses intentions, glisse probablement des mots doux à l’oreille de sa compagne qui penche la tête et ferme les yeux, peut-être par pudeur, mais ne le rejette pas pour autant (son visage est tourné vers lui, elle l’écoute), et rougit démesurément. Il lève sa main pour maintenir son attention, elle tient des deux mains son éventail comme pour se soutenir pendant un assaut. L’homme au centre aide sa compagne à se lever en la tirant, et esquisse un petit sourire. L’homme le plus à droite est lui aussi peint au milieu d’un effort : il s’appuie sur sa jambe droite et se penche en avant pour étendre son bras le plus loin derrière la taille de la femme à la robe brune afin de mieux la mener vers la gauche. Le regard traînant de la femme dénote un amusement retenu.

Watteau a représenté avec soin le riche habillement de ces jeunes couples, abondant en détails (nœuds, rubans, coiffures, dentelles, bâtons de marche, écharpe qui cache la gorge de la femme debout, etc.). Les matières sont repérables et les plis sont visibles. Certains vêtements sont particulièrement lumineux. C’est le cas de la robe de soie de la femme assise, dont l’éclat du rose vif se combine au blanc ombré de la jupe. Ce rose s’inscrit dans un jeu de rappel avec le costume de l’homme le plus à gauche, et les roses qui grimpent sur le pied de la statue à droite . Ces deux roses entourent deux couleurs plus chaudes, le bordeaux de la pèlerine de l’homme au centre, et le rouge-orange du costume de l’homme assis.

On comprend que ces personnages sont endimanchés ou sont aisés. Leurs coiffures et leurs tenues sont sophistiquées, les hommes portent des culottes, la femme de dos porte une jolie pèlerine de velours marron, etc. La retenue de leurs regards et la beauté de leurs habits font d’eux des symboles, ceux d’une époque, d’une ambiance, d’une attitude.  Ce sont des personnages exemplaires, comme des personnages de théâtre.

La butte sur laquelle ils jouent leur comédie est comme une scène placée là artificiellement au centre d’un décor moins net et plus obscur sur lequel l’attention ne se porte pas. La végétation qui les entoure est éclairée, mais dominée par des couleurs chaudes ou sombres, vert et brun. Elle est foisonnante, même indistincte à l’extrême-droite du tableau, constituée de touches horizontales vertes ou marrons qui figurent un épais manteau de feuilles. Un arbre vigoureux domine la butte. Un second arbre penche vers le vide, mais il est brun et peut-être mort. La matière du sol sur lequel se trouvent les amoureux est difficile à déterminer : cela devrait être de l’herbe, mais c’est plutôt de la mousse, moelleuse et convenable pour un arrêt. Sur le rebord bas du tableau, où le brun et le marron dominent, on distingue clairement des branches d’arbres arrachées ou tombées.

Tout cette disposition fait de cette butte une sorte de refuge protecteur où se jouent des choses délicates. Elle pousse en outre le regard vers les trois personnages centraux. Le soin apporté à leur représentation les démarque de ce cadre sombre.

En revanche, des éléments secondaires mais importants se distinguent plus difficilement de ce cadre. Ce qui ressemble à une riche robe dorée à rubans bleus est posée derrière la femme assise, ce qui indique que les personnages se sont installés durablement à cet endroit, tout comme le bâton et la bourse posés au sol aux pieds du compagnon à genoux. Un enfant, lui aussi habillé d’une pèlerine mais dont la présence semble malgré cela incongrue, tire la robe de la femme assise pour attirer son attention. Une étrange lumière dore le sol à ses pieds, sur lequel se trouvent une rose. Il est assis sur un carquois rempli de flèche dont on devine que c’est un symbole. Ce petit enfant, on le déduit, c’est Cupidon , le dieu de l’Amour. Sa présence confirme que se joue là une scène topique du jeu de la séduction. La statue, parallèle à l’arbre, et qui préside à cette scène, ne peut être que celle d’Aphrodite (ou Vénus), la déesse de l’amour, de la séduction, de la beauté féminine. On comprend ainsi la signification symbolique des roses qui grimpent sur son pied, et celle du carquois, bien qu’on puisse voir aussi des streptocarpus bleus dont la présence est plus mystérieuse.

Le second plan

Il ajoute beaucoup en complexité .

Trois couples marchent depuis la droite vers deux autres couples stationnés devant un bateau sur lequel se trouvent deux rameurs ou nautoniers. On comprend que nous avons devant nous un départ échelonné , et que les couples du premier plan sont des retardataires.

Des angelots accompagnent cette procession. Neuf s’envolent en une espèce de tourbillon.

La composition du groupe de personnages est cette fois linéaire : tous les participants évoluent selon une même ligne horizontale. Les rameurs et les angelots cassent cette ligne . Les rameurs dominent le groupe de personnages depuis le bateau, les angelots coupent le groupe en deux selon une diagonale qui part de ceux qui sont au sol jusqu’à ceux qui sont au haut du tourbillon.

Cette rupture du groupe en son centre distingue deux attitudes .

Le groupe de droite discute en marchant. Les couples sont contorsionnés, proches les uns des autres, donnant l’impression d’une mêlée. Ils sortent d’un lieu masqué par la butte : d’autres couples s’y trouvent peut-être. La position de leurs corps suggère le badinage, mais leurs visages sont sérieux. Leurs vêtements paraissent moins riches que ceux des couples du premier plan, mais ils sont rehaussés par l’harmonie de leurs couleurs avec le bleu-blanc du lac esquissé derrière eux (le costume de l’homme le plus à gauche, la robe de la femme la plus à droite). Lumière et froideur des couleurs sont peut-être là pour accentuer la vivacité ambulante de ce groupe.

Les deux couples du groupe de gauche ne marchent pas, ils sont devant leur destination : le bateau. Ils sont prêts à embarquer. Les couleurs de leurs vêtements sont plus chaudes (le brun du costume de l’homme de face, le rose saumon de la cape de l’homme de dos, la jupe de la femme la plus à gauche), et suggèrent peut-être plus de stabilité et de gravité. L’homme de face  a un pied sur une marche, et se penche avec bienveillance sur sa compagne, les mains progressant sur sa taille, pour, vraisemblablement, l’aider à monter à bord. Le spectateur voit la femme droite , de dos, les mains derrière le dos, la tête penchée dans le sens contraire de celle de son compagnon : peut-être fait-elle semblant de rechigner à se laisser porter. Quand à l’homme de dos , il est peut-être en train de parler, comme le suggère son inclination vers la gauche, et le visage attentif de sa compagne , tourné vers le sien. Ce couple, à l’extrême-gauche, a un habillement soigné.

Si la mythologie était présente au premier plan en Cupidon et la statue de Vénus, elle était plus suggérée que véritablement représentée. La statue ne vit pas, Cupidon est un enfant ordinaire, habillé et assis.

Ici, des créatures imaginaires accompagnent le groupe .  Watteau mêle la mythologie au contemporain. Les rameurs sont beaux et presque nus, comme pourraient l’être des divinités antiques. Seule une pièce de tissu masque les attributs de celui qui semble être en train de maintenir le bateau avec sa rame. Ils n’ont pas une musculature proéminente, et ne figurent pas une virillité affirmée : le rameur de gauche a une attitude presque gracieuse, que vient renforcer son teint rosé et sa chevelure blonde. L’autre, courbé, appuyé sur sa rame, regarde en souriant le couple devant lui. Les angelots , gras et bourrelés, ont de petites ailes, ils volent, ils sont là comme pour ornementer la procession et enchanter la scène. Ce sont peut-être les créatures de Cupidon, qui consacrent ici le triomphe de l’amour. Trois angelots forment au sommet du tourbillon un triangle dans le centre duquel passe la fumée d’une torche que porte un quatrième angelot.

Le bateau semble être une longue barque faite pour les balades sur les eaux calmes plutôt qu’un navire bâti pour un long voyage. On n’en voit que la proue dorée dont la figure est ailée, et une statue à moitié humaine (une sorte d’Atlas) qui porte un dais rouge clair, sur lequel est posé un ange. C’est un bateau fabuleux plutôt qu’une véritable embarcation. Il est festonné de roses . Elles sont symétriques à celles de la statue : elles délimitent comme une parenthèse la scène qui se joue entre elles.

L’arrière-plan

Le regard du spectateur est conduit deux fois vers l’échappée à l’arrière-plan : par l’élan du mouvement en trois étapes des couples du premier plan, qui « lance » le regard vers le fond, ou par l’espèce de bout de serpentin que forment les angelots tourbillonnant.

La nature du premier plan est sombre, chaude, marron, vert foncé, brune et dorée.  L’arrière-plan contraste fortement : sa nature est lumineuse et froide. Un bleu-vert fumée suggère un lac qui se prolonge en fleuve jusqu’au bout de la perspective. Cette rivière creuse une vallée sur le flan de laquelle on aperçoit, à gauche, un escarpement et, au loin, de hautes montagnes aux cimes enneigées blanc-bleu, qui se perdent dans les nuages. La majesté de cette nature donne envie au spectateur de voyager.

Cet arrière-plan parachève le caractère « fantaisiste » du tableau. La nature est « trop belle pour être vraie ». Cette scène semble se jouer dans une utopie , un lieu qui n’existe pas et qui tient plutôt de la rêverie, ce que vient confirmer la présence de créatures mythologiques. Malgré cela, Watteau ne s’empêche pas de jouer en mélangeant les époques, en dessinant sur l’escarpement un bâtiment imposant qui ne renvoie ni à l’Antiquité ni à un monde imaginaire, mais à ceux que l’on pourrait trouver en France au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Au loin, on devine au contraire un bourg à peine esquissé, où domine un bâtiment dont la forme élancée ne renvoie à rien de connu.

Le lieu : l’île de Cythère

Le premier titre usuel de l’œuvre, Le Pèlerinage à l’île de Cythère , confirme plusieurs éléments que l’on pouvait deviner sur le sujet du tableau. Cythère est une île grecque qui était liée, dans l’Antiquité, à Aphrodite (Vénus), comme l’île de Chypre. S’y trouvait un complexe de temples dédiés à la déesse, peut-être fondé par les Phéniciens.

La statue que l’on voit à droite est donc bien celle d’Aphrodite , déesse qui inspire l’amour et le désir de s’accoupler, et celle qui suscite la fécondité et la fertilité. C’est le programme des voyageurs.

Cette île dédiée à Aphrodite est bien un lieu hors du temps, une sorte de paradis de l’amour vers lequel des pèlerins se sont embarqués, et sont par là sortis « du monde commun » vers lequel ils retournent.

Le thème du pèlerinage à l’île de Cythère était populaire à l’époque de la réalisation du tableau. On le trouve par exemple dans le prologue des Amours déguisés , opéra-comique de de 1713 (Thomas-Louis Bourgeois à la composition, Louis Fuzelier comme librettiste), dans lequel Vénus, accompagné de Bacchus, invite des amants à rejoindre l’île de Cythère. À la même époque, François Couperin compose une pièce de clavecin nommée Carillon de Cythère . Il faut évoquer aussi des estampes de Bernard Picart.

Une « fête galante »

Cependant, cette peinture a un autre titre usuel,   Une Fête Galante  ( une feste galante ) . Ce titre lui a été donné le 28 août 1717 lors d’une séance l’Académie royale de peinture. Le Pèlerinage à l’île de Cythère est en effet la pièce que Watteau a présenté à l’Académie pour y finaliser son admission . Il avait cependant tardé à la produire, puisqu’il avait admis en 1712.

Selon le procès-verbal de cette séance, Watteau a donc soumis comme pièce de réception « un tableau représentant Le Pèlerinage à lisle de Citere », mais cette mention a été barrée par le sécrétaire pour être remplacée par « une feste galante » (cf. Alain Viala). Watteau ne donnait pas de titre à ses œuvres, ne les datait pas et ne les signait pas, et c’est par cette séance que nous connaissons ces indications.

L’expression « fêtes galantes » est défini par le Dictionnaire de Furetière (1690) comme une « réjouissance d’honnêtes gens ». Ces fêtes galantes ont leurs racines dans les fêtes données par Louis XIV (r. 1643 – 1715) au château de Versailles, celle des Plaisirs de l’Isle Enchantée (7 au 13 mai 1664), donnée officieusement par le roi en l’honneur de sa maîtresse Mademoiselle de La Vallière, le Grand Divertissement royal de 1668, etc. Sous la Régence se pratiquaient des fêtes galantes privées, réjouissances pendant lesquelles les « honnêtes gens » (les gens riches) se livraient aux plaisirs, aux promenades, aux bals, à la conversation galante, c’est-à-dire selon les belles manières . Le Régent, le duc d’Orléans (1715 – 1723), pratiquait des expéditions de ce genre pour se rendre à son château de Saint-Cloud, décorant notamment les gabarres ou des galiotes qui s’y rendaient par la Seine (cf. Alain Viala).

L’œuvre novatrice de Watteau, acceptée par l’Académie, a créé un genre, celui de la « Fête Galante » . Il fait des émules. Le tableau de réception de Nicolas Lancret (1690 – 1743),  Conversation galante , s’accorde à la peinture de Watteau : un couple assis, le visage de l’homme tourné vers celui de la femme, de beaux habits, une dominante doré/brun, une nature sauvage et protectrice, etc. Jean-Baptiste Pater (1695- 1736), peut-être le seul élève de Watteau, a multiplié les peintures du genre. D’autres sont à citer, comme Fragonard (1732 – 1806).

Le motif du départ vers la Louisiane

Watteau pourrait avoir été influencé, selon l’historien Jamie Mulherron, par les débats de l’époque sur la colonisation du Mississippi et par l’embarquement forcé de jeunes prostituées pour ces terres nouvelles . En témoigne une œuvre perdue de Watteau dont il reste une gravure, Le Départ pour les îles , qui représente de manière grotesque des jeunes filles sur le point d’être embarqués par des soldats (les « îles » désignent probablement le Mississippi, pris pour un archipel). On y retrouve la composition par couples et l’idée de voyage.

Deux autres éléments permettent de le penser. D’abord, Watteau était un proche du collectionneur Pierre Crozat (1661 – 1740), dans le château duquel il a résidé (château de Montmorency). Or, Pierre Crozat était le frère du richissime Antoine Crozat (1655 – 1738), détenteur de la Louisiane (qu’il abandonne d’ailleurs le même mois d’août 1717 à John Law qui fonde la Compagnie d’Occident). Ensuite, la deuxième version du Pèlerinage à l’île de Cythère , nommé l’ Embarquement pour Cythère , peint en 1718 pour Jean de Julienne, figure non pas une barque mais un grand bateau capable de naviguer sur la mer . Une gravure de Benoît Audran,  Bon Voyage , reprend une peinture perdue de Watteau très similaire au Pèlerinage et à l’Embarquement : on y voit certes au premier plan le même couple assis en pleine discussion galante, mais en fond un grand vaisseau devant lequel figure des hommes et des femmes dont l’attitude semble peu affective.

Autres références

D’autres références sont signalées par Christoph Martin Vogtherr ( Antoine Watteau. L’Art, le marché et l’artisanat d’art ). Les angelots de Watteau doivent peut-être aux  putti du peintre bolognais Francesco Albani (1578 – 1660).

La vivacité des couleurs place probablement Watteau (né à Valenciennes) dans la fili d’un peintre flamand, Rubens (1577 – 1640), dont l’exubérance a été opposée à la finesse du dessin d’un Nicolas Poussin.

Enfin, on retrouve le motif de la procession s’échelonnant de droite à gauche dans une gravure d’après un tableau de Watteau, Recrue allant rejoindre le régiment , où l’on retrouve les mêmes torsions pour manifester la marche.

Le Pèlerinage à l’île de Cythère dans la littérature

Watteau était un peintre apprécié par les écrivains du XIXe siècle, comme Nerval (1808 – 1855), qui raconte entre autre son passage décevant à Cythère :

Pour rentrer dans la prose, il faut avouer que Cythère n’a conservé, de toutes ses beautés, que ses rocs de porphyre, aussi tristes à voir que de simples rochers de grès. Pas un arbre sur la côte que nous avons suivie, pas une rose, hélas ! pas un coquillage le long de ce bord où les néréides avaient choisi la conque de Cypris. Je cherchais les bergers et les bergères de Watteau, leurs navires ornés de guirlandes abordant des rives fleuries ; je rêvais ces folles bandes de pèlerins d’amour aux manteaux de satin changeant… Je n’ai aperçu qu’un gentleman qui tirait aux bécasses et aux pigeons, et des soldats écossais blonds et rêveurs, cherchant peut-être à l’horizon les brouillards de leur patrie. Voyage en Orient

Rodin (1840 – 1917) s’est étendu longuement sur Le  Pèlerinage à l’île de Cythère dans  L’Art  (1911) : 

Pour me faire comprendre, je vous demanderai d’abord si vous avez présent à l’esprit l’Embarquement pour Cythère, de Watteau. — À tel point que je crois l’avoir devant les yeux. — Alors je n’aurai point de peine à m’expliquer. Dans ce chef-d’œuvre, l’action, si vous voulez bien y prendre garde, part du premier plan tout à fait à droite pour aboutir au fond tout à fait à gauche. Ce qu’on aperçoit d’abord sur le devant du tableau, sous de frais ombrages, près d’un buste, de Cypris enguirlandé de roses, c’est un groupe composé d’une jeune femme et de son adorateur. L’homme est revêtu d’une pèlerine d’amour sur laquelle est brodé un cœur percé, gracieux insigne du voyage qu’il voudrait entreprendre. Agenouillé, il supplie ardemment la belle de se laisser convaincre. Mais elle lui oppose une indifférence peut-être feinte et elle semble regarder avec intérêt le décor de son éventail… — À côté d’eux, lui dis-je, est un petit amour, assis cul nu sur son carquois. Il trouve que la jeune femme tarde beaucoup et il la tire par la jupe pour l’inviter à être moins insensible. — C’est cela même. Mais jusqu’à présent le bâton du pèlerin et le bréviaire d’amour gisent encore à terre. Ceci est une première scène. En voici une seconde : À gauche du groupe dont je viens de parler est un autre couple. L’amante accepte la main qu’on lui tend pour l’aider à se lever. — Oui : elle est vue de dos et elle a une de ces nuques blondes que Watteau peignait avec une grâce si voluptueuse. — Plus loin, troisième scène. L’homme prend sa maîtresse par la taille pour l’entraîner. Elle se tourne vers ses compagnes dont le retard la rend elle-même un peu confuse, et elle se laisse emmener avec une passivité consentante. Maintenant les amants descendent sur la grève et, tout à fait d’accord, ils se poussent en riant vers la barque ; les hommes n’ont même plus besoin d’user de prière : ce sont les femmes qui s’accrochent à eux. Enfin les pèlerins font monter leurs amies dans la nacelle qui balance sur l’eau sa chimère dorée, ses festons de fleurs et ses rouges écharpes de soie. Les nautoniers appuyés sur leurs rames sont prêts à s’en servir. Et déjà portés par la brise de petits Amours voltigeant guident les voyageurs vers l’île d’azur qui émerge à l’horizon. — Je vois, maître, que vous aimez ce tableau : car vous en avez retenu les moindres détails. — C’est un ravissement qu’on ne peut oublier. Mais avez-vous noté le déroulement de cette pantomime ? Vraiment, est-ce du théâtre ? est-ce de la peinture ? On ne saurait le dire. Vous voyez donc bien qu’un artiste peut, quand il lui plaît, représenter non seulement des gestes passagers, mais une longue action, pour employer le terme usité dans l’art dramatique. Il lui suffit, pour y réussir, de disposer ses personnages de manière que le spectateur voie d’abord ceux qui commencent cette action, puis ceux qui la continuent et enfin ceux qui l’achèvent.

Baudelaire (1821 – 1867) a rendu hommage à Watteau dans Les Phares (1861) :

Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres, Comme des papillons, errent en flamboyant, Décors frais et léger éclairés par des lustres Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;

Il a aussi fait un Voyage à Cythère , à la tonalité sombre.

À lire

  • Jamie Mulherron, Watteau, The Pilgrimage to Cythera and Forced Emigration to Louisiana
  • Alain Viala, « Watteau et la rose au creux des seins », La France galante. Essai historique sur une catégorie culturelle, de ses origines jusqu’à la Révolution
  • Christoph Martin Vogtherr, Watteau, artiste de la Régence, dans Antoine Watteau. L’art, le marché et l’artisanat d’art
  • Oliver Wunsch, Watteau, through the Cracks

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Pèlerinage à l'île de Cythère

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Pèlerinage à l’île de Cythère, dit l’Embarquement pour Cythère

Pèlerinage à l'île de Cythère, dit l'Embarquement pour Cythère.

Pèlerinage à l'île de Cythère, dit l'Embarquement pour Cythère.

Auteur : WATTEAU Jean-Antoine

Lieu de conservation : musée du Louvre (Paris) site web

Date de création : 1717

Date représentée :

Huile sur toile

© Photo RMN - Grand Palais (Musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

http://www.photo.rmn.fr

11-550799 / INV8525

Date de publication : mai 2013

Auteur : Pierre-Yves BEAUREPAIRE

Contexte historique

Les années régence.

Watteau incarne « le printemps du siècle » (Michelet) et la période d’ouverture des années Régence, qui tranche avec l’austérité que Louis XIV (1661-1715) a fait peser sur la fin de son règne. Sous la régence du duc Philippe d’Orléans (1715-1723), alors que Louis XV né en 1710 débute son apprentissage du dur métier de roi, la France panse ses plaies. La paix succède à des décennies de conflits en Europe. Paris et Londres cherchent l’apaisement et concluront bientôt une improbable alliance. Avec le régent, le centre du pouvoir quitte Versailles pour Paris. La rigueur dévote du Grand Roi laisse place à un temps de respiration et de libération des mœurs dont les sociétés aristocratiques profitent pour donner des fêtes brillantes et libertines, que Watteau excelle à peindre.

Analyse des images

Un pèlerinage amoureux.

Le sujet de l’œuvre d’Antoine Watteau a longtemps fait débat. On se demande en effet si les couples amoureux embarquent pour l’île de Cythère ou s’ils en reviennent. Le peintre s’est probablement inspiré d’une comédie à la mode, Les Trois Cousines , de Dancourt, écrite en 1702, qui se termine par la chanson suivante : « Venez à l’île de Cythère / En pèlerinage avec nous / Jeune fille n’en revient guère / Ou sans amant ou sans époux. » Le bâton que tiennent les hommes rappelle, de fait, celui des pèlerins. Dans la mythologie, l’île grecque de Cythère est associée à la déesse Aphrodite qui l’aborde peu après sa naissance. Une statue de Vénus, son équivalent dans le panthéon romain, est visible à droite. Les fleurs qui l’enveloppent sont une évocation des tendres nœuds de l’amour. Contre son socle, un carquois garni de flèches évoque les traits de l’Amour. Bien visible à la poupe de la barque, la coquille renvoie à la fois au pèlerinage et à la naissance de Vénus. Un vol de petits Cupidon ailés entoure la barque de l’Amour et guide les pèlerins. La sensualité de la scène ne fait aucun doute.

Interprétation

Watteau, « maître des sérénités douces et des paradis tendres » (jules et edmond de goncourt).

Cette œuvre a été réalisée dans un contexte institutionnel particulier puisqu’il s’agit de la pièce de réception de l’artiste à l’Académie royale de peinture et sculpture. Par opposition à un genre plus classique comme la peinture d’histoire, son caractère inédit a incité les académiciens à créer celui de la « fête galante », spécifiquement pour Watteau. D’ailleurs, lors de son enregistrement par l’Académie, le titre de l’œuvre, Pèlerinage à l’isle de Cythère , a été biffé et remplacé par Une fête galante . Par la suite, le tableau de Watteau sera désigné comme L’Embarquement pour Cythère jusqu’en 1961. Si, dans son Dictionnaire , Furetière définit la fête galante comme « une réjouissance d’honnêtes gens », il n’empêche que ces pèlerins de l’amour venus rendre hommage à Aphrodite/Vénus évoquent surtout l’insouciance et la douceur de vivre des années Régence pour les élites aristocratiques et mondaines enfin libérées de l’austérité et de la rigueur morale de la fin du règne de Louis XIV. Les codes de la vie de société sont ici respectés : les jeux de séduction n’empêchent pas la maîtrise de la sensualité et le contrôle de soi. Mais la légèreté du sujet ne fait pas de doute. Watteau remporte un succès remarquable auprès de ce public choisi, au point de retarder la réalisation de cette œuvre de réception académique pour répondre à de nombreuses commandes particulières. Dans L’Art du XVIII e siècle. Watteau (1860), les Goncourt ne tarissent pas d’éloges sur le chef-d’œuvre de celui qu’ils nomment « le grand poète du XVIII e siècle ».

Pour en savoir plus sur le nouveau genre pictural des "fêtes galantes", allez sur le site Panorama de l'art

Bibliographie

Pierre-Yves BEAUREPAIRE, La France des Lumières 1715-1789 , Paris, Belin, Histoire de France, 2011.

François MOUREAU et Margaret MORGAN GRASSELLI (dir.), Antoine Watteau (1684-1721) : le peintre, son temps et sa légende , colloque international, Paris, Grand Palais, 1984, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1987. 

Pour citer cet article

Pierre-Yves BEAUREPAIRE, « Pèlerinage à l’île de Cythère, dit l’Embarquement pour Cythère », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 16/04/2024. URL : histoire-image.org/etudes/pelerinage-ile-cythere-dit-embarquement-cythere

Pour en savoir plus sur le nouveau genre pictural des fêtes galantes, rendez-vous sur le site Panorama de l’art .

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Encyclopædia Universalis

L'EMBARQUEMENT POUR L'ÎLE DE CYTHÈRE (A. Watteau)

Watteau est reçu, en 1712, comme membre agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui réunissait les principaux peintres, sculpteurs et graveurs parisiens. Comme c'était la règle, il devait fournir au plus vite un « morceau de réception » afin d'en être définitivement membre. Il fallut néanmoins plusieurs rappels à l'ordre de la part des autorités académiques avant qu'il n'exécute, en quelques mois, un tableau qui fut jusqu'à la fin du second Empire sa seule œuvre conservée au Louvre, celle à partir de laquelle se construisit l'appréciation critique de l'artiste. Pèlerinage à l'Isle de Cithère (son titre primitif) est emblématique d'un genre, celui des « fêtes galantes », très marqué par le théâtre, la musique et la littérature contemporaines de Watteau. L'artiste, qui en fut l'inventeur pour une grande part (et le fit entrer en tant que tel à l'Académie), s'en était fait une spécialité. Il fut suivi, sinon directement imité, par de nombreux peintres, notamment par Nicolas Lancret ou Jean-Baptiste Pater , l'estampe diffusant par ailleurs largement les œuvres des uns et des autres, dont la vogue se poursuivit jusqu'au milieu du xviii e  siècle.

— Barthélémy JOBERT

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  • Barthélémy JOBERT : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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. In Encyclopædia Universalis []. Disponible sur : (consulté le )

(). Encyclopædia Universalis . (consulté le )

. . Encyclopædia Universalis . Consulté le .

. «  ». Encyclopædia Universalis [en ligne], , (consulté le )

  • FRANÇAISE PEINTURE, XVIII e s.
  • FÊTE, iconographie
  • PEINTURE DU XVIII e SIÈCLE
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Pèlerinage à l'île de Cythère ou l'Embarquement pour Cythère

Antoine Watteau, Pèlerinage à l'île de Cythère

Chef-d'œuvre de Watteau , peint en 1717 (129 × 194 cm, Louvre).

Morceau de réception de l'artiste à l'Académie, l'œuvre évoque, dans la poésie d'un automne blond et vaporeux, l'embarquement des couples vers un séjour idyllique selon certains historiens d'art, le départ mélancolique de l'île selon d'autres ; version différente, de 1718, à Berlin (château de Charlottenburg).

Médias associés

Antoine Watteau, Pèlerinage à l'île de Cythère

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Antoine Watteau . Peintre français...

watteau voyage to cythera

The Embarkation for Cythera

Antoine watteau.

  • Style: Rococo
  • Genre: genre painting
  • Media: oil , canvas
  • Location: Louvre, Paris, France
  • Dimensions: 129 x 194 cm

Order The Embarkation for Cythera Oil Painting Reproduction

Order Oil Painting reproduction

The Embarkation for Cythera ("L'Embarquement pour Cythère") is a painting by the French painter Jean-Antoine Watteau. It is also known as Voyage to Cythera and Pilgrimage to the Isle of Cythera. Watteau submitted this work to the Royal Academy of Painting and Sculpture as his reception piece in 1717. The painting is now in the Louvre in Paris. A second version of the work, sometimes called Pilgrimage to Cythera to distinguish it, was painted by Watteau about 1718 or 1719 and is in the Charlottenburg Palace, Berlin. The painting portrays a "fête galante"; an amorous celebration or party enjoyed by the aristocracy of France during the Régence after the death of Louis XIV, which is generally seen as a period of dissipation and pleasure, and peace, after the sombre last years of the previous reign. The work celebrates love, with many cupids flying around the couples and pushing them closer together, as well as the statue of Venus (the goddess of sexual love). There are three pairs of lovers in the foreground. While the couple on the right by the statue are still engaged in their passionate tryst, another couple rises to follow a third pair down the hill, although the woman of the third pair glances back fondly at the goddess’s sacred grove. At the foot of the hill, several more happy couples are preparing to board the golden boat at the left. With its light and wispy brushstrokes, the hazy landscape in the background does not give to any clues about the season, or whether it is dawn or dusk. It has often been noted that, despite the title, the people on the island seem to be leaving rather than arriving, especially since they have already paired up. Many art historians have come up with a variety of interpretations of the allegory of the voyage to the island of love. Watteau himself purposely did not give an answer. In the ancient world, Cythera, one of the Greek islands, was thought to be the birthplace of Venus, goddess of love. Thus, the island became sacred to the goddess and love. However, the subject of Cythera may have been inspired by certain 17th century operas or an illustration of a minor play. In Florent Carton Dancourt's Les Trois Cousines, a girl dressed as a pilgrim steps out from the chorus line and invites the audience to join her on a voyage to the island, where everyone will meet their ideal partner. It was around 1709 that Watteau painted his first, more literal version of the theme, which nonetheless bears a compositional similarity to the Louvre painting. This work is now in the Städtische Galerie im Städelschen Kunstinstitut, Frankfurt-am-Main. When Watteau was accepted as a member of the Academy in 1714, he was expected to present the customary reception piece. Although he was given unusual freedom in choosing a subject for his painting, his failure to submit a work brought several reprimands. Meanwhile, Watteau worked on numerous private commissions that his rising reputation brought him. Finally, in January, 1717, the Academy called Watteau to task, and in August of that year he presented his painting, which had been painted quickly in the preceding eight months. Once submitted, the painting caused the Academy to invent a new classification for it, since the subject was so striking and new. This resulted in the fête galantes (elegant fêtes or outdoor entertainments), a genre subsequently practiced by imitators of Watteau, such as Jean-Baptiste Pater and Nicolas Lancret. While the creation of the new category acknowledged Watteau as the originator of the genre, it also prevented him being recognised as history painter , the highest class of painter, and the only one from which the academy's professors were drawn. Charles-Antoine Coypel, the son of its then director, later said: "The charming paintings of this gracious painter would be a bad guide for whoever wished to paint the Acts of the Apostles."

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Diana at her Bath - Antoine Watteau

Diana at her Bath  •  1715-1716

The Lesson of Love - Antoine Watteau

The Lesson of Love  •  1716

The Embarkation for Cythera - Antoine Watteau

The Embarkation for Cythera  •  1717

Pilgrimage on the Isle of Cythera - Antoine Watteau

Pilgrimage on the Isle of Cythera  •  1718

View all 78 artworks, court métrage, invincible [2024].

  • Directed by: Vincent René-Lortie
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Antoine Watteau, Pilgrimage to Cythera

Antoine Watteau, Pilgrimage to Cythera , 1717, oil on canvas, 4′ 3″ x 6′ 4 1/2″ (Musée du Louvre, Paris)

Smarthistory images for teaching and learning:

[flickr_tags user_id=”82032880@N00″ tags=”cythera,”]

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Video transcript

[0:00] [music]

Dr. Steven Zucker: [0:04] We’re in the Louvre in Paris, and we’re looking at one of the great 18th century French paintings, “Pilgrimage to Cythera,” by Watteau.

Dr. Beth Harris: [0:12] Here we are, looking at a Rococo painting. The main subjects of Rococo paintings were the lifestyle of the aristocracy.

Dr. Zucker: [0:19] We certainly have that. Cythera is an island in Greece, and it was believed, perhaps, to be the birthplace of the goddess Aphrodite.

Dr. Harris: [0:26] Cythera is an island that was mythically associated with the goddess of love.

Dr. Zucker: [0:30] Look, the sculpture of her has Cupid’s bow tied around it, and we have a vine of roses growing up it. You can’t miss the connotations of love here.

Dr. Harris: [0:39] No, and there’s a little Cupid sitting below that. He’s got his quiver on the ground as though he doesn’t really need to do anything here because love is all around him already.

Dr. Zucker: [0:48] He seems to be tugging ever so gently on the skirt of the young woman who sits there so coyly.

Dr. Harris: [0:53] As though he’s urging her to fall in love. Of course, her male companion seems to be doing the same thing, but she looks down rather demurely.

Dr. Zucker: [1:02] It’s a bit of conspiracy, isn’t it? I’m not sure that she stands a chance.

Dr. Harris: [1:05] As you follow the couples as they head down the bank toward the boat that is either going to take them away from Cythera or to Cythera…

Dr. Zucker: [1:14] You should say that art historians have been arguing this point for quite some time.

Dr. Harris: [1:17] …you can see that the couples get closer and closer toward a state of intimacy.

Dr. Zucker: [1:23] That’s right. When you look at the figures that are down below in the middle of the painting, you see a woman who holds the man’s arm of her own volition. She doesn’t need to be coaxed any longer. I see this progression of figures almost as a kind of dance. Look at the way the hands are together, as it would be in a formal dance of the 18th century.

[1:39] You can see the prow of the ship, with the beautifully carved nude woman, and above that, what is presumably a Cupid, there is red silk cloth that drapes the entire prow. We see garlands of flowers, and then you can see the oarsmen of the boat. They’re ready to take these couples either to or from Cythera.

[1:56] I tend to think that they’re going to Cythera, because Watteau has made an effort to show us a destination. We see a dark outline, and presumably that is the island of Cythera.

Dr. Harris: [2:07] You can see the little putti that lead our eye back into that distance with that torch, right above that island in the distance. On the other hand, there is that sculpture of Aphrodite that suggests that this island that we’re seeing now is itself Cythera, the island of love, and that the figures are nostalgically, sadly, getting ready to leave.

Dr. Zucker: [2:30] That’s entirely possible, but I think it’s also possible that it’s both, that this is a painting that is about ambiguity and should not be read as a literal narrative.

Dr. Harris: [2:39] Well, I think you’re right. Love here is represented as a dance where couples take various positions in relationship to one another, sometimes moving in opposing directions, sometimes moving together, sometimes one pulls another toward them. We know that Watteau was influenced by opera and plays. Maybe we are seeing some aspect of that here.

Dr. Zucker: [3:00] It’s also important to remember that this was painted to be the reception piece for Watteau to be included in the Royal Academy of Art. Its intended audience was an aristocratic one. One that was used to formal dance.

Dr. Harris: [3:13] This is a new type of painting called the fête galante, the outdoor entertainment for the aristocracy.

Dr. Zucker: [3:20] Interestingly, Watteau was a bit late getting this to the Academy and that was because of private commissions that intervened. But when it was accepted, there was no category for the fête galante. The painting was seen as so important that they created a new category so that it could be accepted.

[3:37] This was rather revolutionary, especially considering that the Academy was strongly divided between two camps: the followers of the artist Rubens and the followers of the French artist Poussin.

Dr. Harris: [3:51] That is the division between artists who adhered to a philosophy that says line is most important in painting, that clear outlines and internal modeling and that sense of finish where you don’t see the brushwork is most important, versus the Rubenistes, the followers of Rubens, who believed that color was most important.

[4:10] It’s so clear when you look at the luscious colors here that Watteau was an adherent to the Rubeniste ideas.

Dr. Zucker: [4:18] There’s no question that the Rubenistes carried the day at this point.

Dr. Harris: [4:21] Absolutely. Here you can see that the outlines are soft. Figures merge a little bit into the background. We have lovely passages where we can see the hand of the artist. This is something that is very typical of Baroque art, with Rubens, and also here in Rococo art with Watteau.

Dr. Zucker: [4:39] This is the period we call the Rococo. It is the ancien regime. That is, it is the last century that the nobility will rule France.

Dr. Harris: [4:47] The nobility, the royal family, they are less than a century away from the French Revolution, which will, of course, annihilate this way of life, literally, and usher in what we in many ways consider the modern world.

Dr. Zucker: [4:59] Here we see an image of the aristocracy at play, of this fantasy of the world that they had created for themselves, but here within a fantastical setting.

[5:08] [music]

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La collection de peintures de Frédéric II passe pour être l’une des plus belles de l’Europe du 18 e siècle. Francophile, il acquiert les tableaux d’Antoine Watteau, Jean-François de Troy ou Pierre-Jacques Cazes. Parmi sa collection, on compte le tableau de Watteau L’Embarquement pour Cythère, variante du célèbre Pèlerinage à l’île de Cythère exposé aujourd’hui au musée du Louvre. Cette œuvre représente des couples en partance pour l’île de Cythère, connue pour abriter un temple dédié à la déesse de l’amour, Vénus (en latin), ou Aphrodite (en grec).

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  • A beginner's guide to Rococo art
  • The Formation of a French School: the Royal Academy of Painting and Sculpture

Antoine Watteau, Pilgrimage to Cythera

  • Watteau, Pilgrimage to Cythera
  • Boucher, Madame de Pompadour
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  • Vigée Le Brun, Self-Portrait with her Daughter, Julie
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Video transcript

Artble

Antoine Watteau

  • Style and Technique
  • Critical Reception
  • Assembly in a Park

Embarkation for Cythera

L'Enseigne de Gersaint

  • La Boudeuse
  • Le faux pas

Les Champs Elysées

  • Pierrot formerly known as Gilles

Pilgrimage to Cythera

  • The Italian Comedians

The Pleasures of the Ball

  • Italian Landscape with an Old Woman Holding a Spindle (after Domenico Campagnola)

Seated Woman

  • Study of a Woman Playing the Guitar or Holding a Musical Score

Embarkation for Cythera

  • Date of Creation:
  • Alternative Names:
  • Pilgrimage to Cythera, Voyage to Cythera, Pilgrimage on the Isle of Cythera
  • Height (cm):
  • Length (cm):
  • Art Movement:
  • Created by:
  • Current Location:
  • Paris, France
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Musée du Louvre

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  • Inspirations for the Work
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Embarkation for Cythera Story / Theme

Embarkation for Cythera

The Embarkation for Cythera is an allegorical love story at its finest. What better place could Watteau have selected for young lovers to go than to Cythera, the beautiful Greek island of love? Historians still debate whether the pilgrims are on their way to the island or in fact preparing to leave. The majority lean towards their leaving. No matter the location, a group of young couples enjoy another on the densely vegetated island. The focus falls on three couples in particular who occupy the center right. The sitting couple is absorbed in a flirtatious conversation and the pair standing is preparing to take their place on the boat. The last admirer helps the object of his affection. Other happy couples are boarding the boat. Take note of the cupids hovering about the vessel, they are excited about the lover's journey.

Embarkation for Cythera Inspirations for the Work

Embarkation for Cythera

Houdar de la Motte

Watteau's inspiration for The Embarkation for Cythera culminated from a few different sources. He was inspired by fantastical geographical locations as well as from his beloved theater. Cythera: Known as Kithira, in modern Greek, Cythera is a southernmost and easternmost island of the Ionian Islands. It has a mountainous interior, rising to 1,663 feet. In Antiquity, Cythera was believed to be the birthplace of Aphrodite - Greek goddess of love - and thus became known as the Isle of Love. Watteau's portrayal of Cythera is perhaps the best deception the most vivid imagination could conjure up. His is an island of love, a paradise decorated with brightly colored landscapes that would enchant even the most plutonic friends to accept the invitation of love. Cupids can be seen flying over the boat, though their services may not be needed as nature does the flirting and mesmerizing quite effectively. Les Trois Cousines: This was a prose play by French comedy and tragedy playwright Florent Dancourt and it may have been an inspiration for The Embarkation for Cythera as a group of youths disguised as pilgrims of love prepare for a voyage to Cythera in the finale. Yet this may be the only similarity to Watteau's painting - Dancourt's sarcastic parody would be a spotty reflection of Watteau's happy and hazy dream. La Ventienne: Houdar de la Motte's opera ballet seems a more likely inspiration for The Embarkation for Cythera as it featured stock characters of the Commedia dell'Arte and other pilgrims who accepted the invitation to the island of love. Watteau pursued both of these themes.

Embarkation for Cythera Analysis

Embarkation for Cythera

In his famous reception piece for the Academie, Watteau shocked the judges with his original style. His revival of colors reminiscent to earlier centuries and the lighting of his piece were particularly striking. Composition: All elements of The Embarkation for Cythera are in a head-on perspective. Watteau employs certain techniques to ensure that the viewer looks at his entire composition. The progression of the pilgrims returning to the boat draws attention to the three main couples in the center, who in a lover's trance, lost track of time. Viewers then glance upward as the space of the canvas is filled with a hazy sky that only Watteau could produce. From there, the viewer is enamored by a beautiful landscape as the clouds bring the focus downward. Tone: The theme of this piece cannot help but bring about a happy, peaceful mood. There is no sign of anguish, broken hearts or turmoil in any capacity. Instead, lovers prance around together and cupids fly overhead. Clearly, Watteau intended The Embarkation for Cythera to give the notion of a fine fantasy. Brushstrokes: Watteau was known for using a light and airy brushstroke to create his hazy dream-like atmospheres. This is particularly evident in the wispy clouds and lazy leaves. Color Palette: The landscape's bright palette echoes that of 16th century Venetian paintings. The neutral palette of the landscape is complemented nicely by the pastels of the lover's costumes. Lighting: The lighting cast in this dream plays up the bright colors of the character's clothing. The center of the canvas lights up the three main couples and the shadows retreat to play in the trees so less attention is paid to other characters.

Embarkation for Cythera Related Paintings

Pilgrimage to Cythera

Jean-Baptiste-Joseph Pater

Valenciennes

Works by Watteau: Watteau took a strong liking to theatrical scenes of everyday life portrayed through Italian comedies and ballet. The jovialities of human life flitter across his unique landscapes and atmospheres. He painted over a dozen pieces under the fétes galantes theme. Other examples include; Pilgrimage to Cythera , 1718-1721: The second version of this composition which today hangs in the Charlottenburg Palace, Berlin. The Pleasures of the Ball 1717: Once again, Watteau does an extraordinary job of convincing viewers that his conjured up reality is no longer a dream but the way life should be. The way his characters at the Ball enjoy themselves, as if noting could disturb their bliss, makes the viewer want to jump into the painting and join in the festivities. The brightness of the sun and the vivid colors further entice the viewer. Watteau's hallucinatory landscape also taunts the viewers; as he will finally realize his participation, at best, will only happen in a daydream. Perhaps Watteau felt the same way, longing to be a part of his fantastical, theatrical creation. This is, after all, the entire purpose of make-believe and pretend. Les Champs-Elysées 1717: In Watteau's Les Champs-Elysées, his characters enjoy another hazy afternoon, relaxing on the comfort the lush grass provides them. The women are being pursued by two caped suitors while three children play close by. In true Watteau fashion, the colorful foliage provides a superb backdrop for his beloved characters. Works by other artists: Watteau's fantasy theme continued on the canvasses of other Rococo artists such as Jean-Baptiste-Joseph Pater. Clearly the theme of this Pater painting was inspired by Watteau . Jean-Baptiste-Joseph Pater, The Fair at Bezons, c. 1733: Depicted in the oil painting is a group of commedia dell'arte players at the left in the distance. Said characters are enjoying their time at an annual Sunday fair just outside of Versailles, an idea not too distant of Watteau's very own interpretations of how humans should enjoy life.

Embarkation for Cythera Locations Through Time - Notable Sales

Musée du Louvre

Embarkation for Cythera remained in the possession of the Royal Academy of Painting and Sculpture until it was moved to the Musee du Louvre (previously known was the Museum Central des Arts de la Republique) in 1793, 76 years after its completion.

Embarkation for Cythera Artist

L'Enseigne de Gersaint

Jean-Antoine Watteau's Embarkation for Cythera caused a major reaction after its completion in 1717. Centuries later art critics are still focusing on Watteau's work. Proof that Watteau still draws the interest of modern day art critics can be seen in the many recently published books whose contents are in complete dedication to his work. Such positive reflections can be read in Jed Perl's 2008 publication, Antoine's Alphabet: Watteau and His World. The admiration doesn't stop there. Acclaimed British art historian, Sir Michael Levey, said "Watteau created, unwittingly, the concept of the individualist artist loyal to himself, and himself alone." Watteau's Embarkation for Cythera received probably the best reaction any artist could dream of, especially a young, undiscovered one. The judges of the Academy judging his reception piece were shocked by what they saw - Watteau's chromatic theatrical universe. They were pleasantly delighted, conjuring up the inspired title "fétes galantes" (lively, gallant party) and accepting Watteau under this new genre. They felt he truly was in a category of his own. Jean-Antoine Watteau is attributed to extending the bounds of 18th century French-born artistic period Rococo, beyond architecture, furniture and sculpture and into painting. He developed a unique style and revolutionized the art world through his individuality. This was seen not only in the themes of his work (very theatrically influenced) but also in his style (ornate, airy).

Embarkation for Cythera Art Period

Nicolas Pineau

Nicolas Pineau

Seated Woman

Watteau was a key player in the 18th century Rococo art movement. The word Rococo is a combination of the French rocaille, or shell, due to the heavy usage of shell-like curves, and the Italian barocco, or Baroque style for its decorative nature. Its style emergence was first displayed in the decorative arts and interior design before Watteau adapted it toward painting aesthetics. Louis XV's succession brought a change in the court artists and general artistic fashion. By the end of the old king's reign, rich Baroque designs were giving way to lighter elements with more curves and natural patterns. These elements are obvious in the architectural designs of Nicolas Pineau. During the Régence, court life moved away from Versailles and this artistic change became well established, first in the royal palace and then throughout French high society. The delicacy and playfulness of Rococo designs is often seen as perfectly in tune with the excesses of Louis XV's regime. Rococo painting, as well as most French art of the 18th century was light, airy, frilly and bejeweled, which is fitting as it was intended for the powerful aristocracy and wealthy upper-middle class. Watteau's artistic content could be summarized by two major influences: his love for the theater and his fascination of the Rococo styling and design. Spending his early years in Paris in the workshop of set designer Claude Gillot, Watteau gained his love for the theater, specifically for the Italian Commedia dell'Arte and its innumerable characters. Shortly after, he worked for interior designer Claude Audran III and picked up Rococo design influences. Watteau's attraction to Rococo's curving lines and decorative nature became central to his later work. As his career progressed the artist combined his love for the theater and his fascination of the Rococo styling and design and developed a truly unique style of painting with ornate elegance that gained him critical attention.

Embarkation for Cythera Bibliography

To find out more about Watteau and his works please choose from the following recommended sources. • Lauterbach, Iris. Antoine Watteau: 1684-1721. PLACE, 2008 • Mollett, John William. Watteau. Kessinger Publishing, LLC, 2007 • Perl, Jed. Antoine's Alphabet: Watteau and His World. Random House, 2008 • Posner, Donald. Antoine Watteau. Cornell University Press, 1984 • Rogers, Robert Emmons. Behind A Watteau Picture: A Fantasy in Verse in One Act. Kessinger Publishing, LLC, 2007 • Sheriff, Mary D. Antoine Watteau: Perspectives on the Artist and the Culture of His Time. University of Delaware Press, 2006 • Stranahan, C. H. A History of French Painting From the Earliest To Its Latest Practice. Charles Scribner's Sons, 1918 • Zeri, Federico. Watteau: The Embarkation for Cythera. NDE Publishing, 2000

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watteau voyage to cythera

Jean-Antoine Watteau

watteau voyage to cythera

Louvre Museum

watteau voyage to cythera

Rue de Rivoli Paris, France

More about The Embarkation for Cythera

H: 1.29 x W: 1.94 m

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What Great Paintings Say - 100 Masterpieces in Detail by Rose-Marie Hagen and Rainer Hagen

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watteau voyage to cythera

Contributor

Jean-Antoine Watteau’s Embarkation for Cythera is the perfect example of a fete galante , which is a french phrase that roughly translates to a painting of fashionistas chilling outdoors.

This genre of painting was pretty much invented by Watteau during the Rococo art movement, a distinctly French response to the extra AF Baroque  period. This painting took five years for Watteau to finish, and was the reception piece for his acceptance to the Academy.

This looks like a real fun party they’re going to or are recovering from, and this painting represents how lighthearted and overwhelmingly pink and fluffy Rococo art was. According to Greek mythology , Cythera was the birthplace of Aphrodite , the super fine goddess of love . Watteau first arrived in Paris to work as a set decorator and builder in the theatre, and it’s possible this painting was inspired by contemporary operas about the city and about that most precarious past time -- love. In fact, it’s possible that Watteau had seen the play “Les Trois Cousines” in which most of a French village, tired of cooking too much food for one, travel to Cythera looking for a hook-up. The painting itself contains its own mini-narrative about love . While at first glance it may look like just a crowd of people loading onto a ship with a bunch of cherubs flitting above, the painting is actually depicting several couples, who actually all look a lot alike.

The clue to this painting? Follow the thicc baby butts . The cherub flying above the ship balances out the half naked baby butt on the bottom right of the painting. The painting’s balanced composition is reflected by the mini-story right next to the statue. We see three couples in various stages of courtship. From right to left, there is the lady playing hard to get, the couple joined by hands, starting their life together, and then the couple moving forward together, with the woman looking longingly back to the fun days when they were younger.

All of the couples look so similar they could belong to the same high school clique. The men are wearing the same hats , and the woman look basically identical. Therefore we know these aren’t really several couples going on a boat ride, but more a representation of ~looove’s eternal FlAmEEe~. Watteau’s  Embarkation to Cythera shows us that whether we’re having our first kiss, or feel like we’ve been with our partners way too long, we can all take a sexy boat ride to the island of love to rekindle romance.

  • Baetjer, Katharine, and Cowart, Georgia. Watteau, Music, and Theater. New York: Metropolitan Museum of Art, 2009.
  • Charles, Victoria, and Carl, Klaus. Rococo. New York: Parkstone International, 2012. Accessed February 20, 2019. ProQuest Ebook Central.
  • Roland, Michel. Watteau, an Artist of the Eighteenth Century. New York: Alpine Fine Arts, 1984.
  • "Work: Pilgrimage to Cythera." Louvre Museum. Accessed February 28, 2019. https://www.louvre.fr/en/oeuvre-notices/pilgrimage-cythera .

watteau voyage to cythera

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Here is what Wikipedia says about The Embarkation for Cythera

watteau voyage to cythera

The Embarkation for Cythera ("L'embarquement pour Cythère") is a painting by the French painter Jean-Antoine Watteau .

It is also known as Voyage to Cythera and Pilgrimage to the Isle of Cythera . Watteau submitted this work to the Royal Academy of Painting and Sculpture as his reception piece in 1717. The painting is now in the Louvre , Paris. A second version of the work, sometimes called Pilgrimage to Cythera to distinguish it, was painted by Watteau about 1718 or 1719 and is in the Charlottenburg Palace , Berlin. These elaborated a much simpler depiction painted by Watteau in 1709 or 1710, which is now in Frankfurt.

Check out the full Wikipedia article about The Embarkation for Cythera

The Embarkation for Cythera is mentioned on our blog -

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Watteau, The Pilgrimage to Cythera and Forced Emigration to Louisiana (2020)

Profile image of Jamie Mulherron

Watteau’s Pilgrimage to the Island of Cythera is considered in the light of forced emigration to Louisiana under the Régence and the Mississippi Scheme. Watteau painted The Pilgrimage to Cythera in 1717 while living in the house of a leading Mississippi financier Pierre Crozat, whose elder brother and head of the Crozat business empire, Antoine, advocated a state policy of forced emigration to Louisiana.

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  1. Jean-Antoine Watteau, Pilgrimage to the Isle of Cythera

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  2. Jean-Antoine Watteau

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  3. Antoine Watteau, Pilgrimage to Cythera

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  4. Antoine Watteau 'The Embarkation for Cythera [Island]' (detail) 1717

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  5. Watteau, Pilgrimage to Cythera (detail), 1717

    watteau voyage to cythera

  6. Watteau The Embarkation for Cythera, 1717, Detalj, 129x194 c (картина

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  5. Pèlerinage à l'île de Cythère, dit l'Embarquement pour Cythère

    Watteau incarne « le printemps du siècle » (Michelet) et la période d'ouverture des années Régence, qui tranche avec l'austérité que Louis XIV (1661-1715) a fait peser sur la fin de son règne. Sous la régence du duc Philippe d'Orléans (1715-1723), alors que Louis XV né en 1710 débute son apprentissage du dur métier de roi, la France panse ses plaies. La paix succède à des ...

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    Pilgrimage to Cythera, oil painting created by French Rococo artist Antoine Watteau and presented in 1717 to the Académie Royale as his reception piece. Acclaimed as one of his finest works, it also established the new genre of paintings of fêtes galantes.

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    Watteau est reçu, en 1712, comme membre agréé à l'Académie royale de peinture et de sculpture, qui réunissait les principaux peintres, sculpteurs et graveurs parisiens. Comme c'était la règle, il devait fournir au plus vite un « morceau de réception » afin d'en être définitivement membre. Il fallut néanmoins plusieurs rappels à l'ordre de la part des autorités académiques ...

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  9. The Embarkation for Cythera, 1717

    The Embarkation for Cythera ("L'Embarquement pour Cythère") is a painting by the French painter Jean-Antoine Watteau. It is also known as Voyage to Cythera and Pilgrimage to the Isle of Cythera. Watteau submitted this work to the Royal Academy of Painting and Sculpture as his reception piece in 1717. The painting is now in the ...

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  11. L'embarquement pour Cythère

    Parmi sa collection, on compte le tableau de Watteau L'Embarquement pour Cythère, variante du célèbre Pèlerinage à l'île de Cythère exposé aujourd'hui au musée du Louvre. Cette œuvre représente des couples en partance pour l'île de Cythère, connue pour abriter un temple dédié à la déesse de l'amour, Vénus (en latin ...

  12. Pilgrimage to Cythera by Jean-Antoine Watteau

    Pilgrimage to Cythera shows a dream-like landscape depicting the aristocracy on a beautiful love-filled escapade to an island where they can fall in love. It's a very new feel in 1717. As already mentioned, Watteau uses this famous piece for his entrance into the French Royal Academy of Painting and Sculpture.

  13. Antoine Watteau, Pilgrimage to Cythera (video)

    I tend to think that they're going to Cythera because Watteau has made an effort to show us a destination. We see a dark outline and presumably that is the island of Cythera. >> You can see the little Puti that lead our eye back into that distance with that torch, right above that island in the distance. On the other hand, there is that ...

  14. Embarkation for Cythera

    Antoine Watteau. Embarkation for Cythera. Date of Creation: 1717. Alternative Names: Pilgrimage to Cythera, Voyage to Cythera, Pilgrimage on the Isle of Cythera. Height (cm): 129.00. Length (cm): 194.00. Medium: Oil. Support: Canvas. Subject: Scenery. Art Movement: Rococo. Created by: Antoine Watteau. Current Location: Paris, France. Displayed at:

  15. Pilgrimage to Cythera, Jean-Antoine Watteau: Analysis, Meaning

    Interpretation of Pilgrimage to Cythera. A masterpiece of 18th century French painting, this work by the French Rococo painter Jean-Antoine Watteau, which is also known as The Embarkation for Cythera or Pilgrimage to the Island of Cythera, exists in three variants. The first, somewhat stilted version is dated 1710 and hangs in the Stadel ...

  16. Watteau Abecedario: Le Pèlerinage de l'îsle de Cythère

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  17. Antoine Watteau

    Watteau's Cythera, by comparison, is a paradise wavering in the ephemeral and in artifice; it represents an invitation to delights amid the enchantment of nature. It is an island toward which the pilgrims embark but never arrive, preserving it preserves its light only if it remains far on the horizon.

  18. The Embarkation for Cythera [Antoine Watteau]

    The Embarkation for Cythera ("L'embarquement pour Cythère") is a painting by the French painter Jean-Antoine Watteau. It is also known as Voyage to Cythera and Pilgrimage to the Isle of Cythera. Watteau submitted this work to the Royal Academy of Painting and Sculpture as his reception piece in 1717. The painting is now in the Louvre, Paris.

  19. Watteau's Beloved Depiction of Dreamy Aristocratic Love is a Rococo Gem

    Embarkation to Cythera came after years of procrastination on the part of Watteau. In some senses, he was forced to paint it.. Accepted to the Academy in 1712, Watteau was expected to mark the ...

  20. Pélerinage à l'île de Cythère (Pilgrimage to Cythera) , 1717

    At auction, a number of Picasso's paintings have sold for more than $100 million. The indefatigable artist has been the subject of exhibitions at the world's most prestigious institutions, from the Museum of Modern Art and Centre Pompidou to the Stedelijk Museum and Tate Modern. Pélerinage à l'île de Cythère (Pilgrimage to Cythera), 1717.

  21. (PDF) Watteau, The Pilgrimage to Cythera and Forced Emigration to

    Watteau painted The Pilgrimage to Cythera in 1717 while living in the house of a leading Mississippi financier Pierre Crozat, whose elder brother and head of the Crozat business empire, Antoine, advocated a state policy of forced emigration to Louisiana. See Full PDF. Download PDF.

  22. Voyage to Cythera

    Voyage to Cythera (Greek: Ταξίδι στα Κύθηρα, translit. Taxidi sta Kythira ) is a 1984 Greek film directed by Theodoros Angelopoulos . It was entered into the 1984 Cannes Film Festival , where it won the FIPRESCI Prize and the award for Best Screenplay .

  23. Les 12 meilleures choses à faire à Cythère

    Koukos (Hora) - Un bar à cocktails avec une belle vue sur le village de Kapsali. Choraki (Hora) - Un bar cosy dans une charmante petite allée de Chora. Arachtopoleio (Avlemonas) - Bar à cocktails servant des friandises avec vue sur la mer. Il Mercato bar (Hora) - Bar à cocktails avec une jolie cour et vue sur le château.