matiere des disques 78 tours

Les 78 tours

matiere des disques 78 tours

L'histoire des disques est, pour ses débuts, indissociable de celle des phonographes, en effet les inventeurs ont nécessairement été amenés à créer les différents supports enregistrables en même temps que leurs machines, faute de quoi ils auraient été bien en peine de faire fonctionner celles-ci. Le 26 janvier 1857 un ouvrier typographe nommé Léon Scott de Martinville dépose à l'Académie des Sciences le brevet d'un procédé permettant de visualiser les vibrations sonores sur un cylindre enduit de noir de fumée. Le procédé décrit ne permet pas la restitution sonore. Le 16 avril 1877 Charles Cros dépose la description d'un "procédé d'enregistrement et de reproduction des phénomènes perçus par l'ouïe", à l'Académie des Sciences de Paris. Le 12 août 1877 Thomas Edison propose son premier schéma du "Phonographe", avec enregistrement et reproduction sur une feuille d'étain collée sur un cylindre. Le même inventeur met à l'étude le 11 février 1878 un appareil au principe identique mais utilisant une feuille plate circulaire tournant autour de son axe central. L' Américain Tainter (associé à Bell) expérimente en 1884 un procédé d'enregistrement sur disque vertical: le support est constitué d'une âme en carton d'épaisseur 2,5 mm, enduit d'une couche de cire / parrafine de 1 mm.

Emile Berliner, né le 20 mai 1851 à Hanovre, émigré clandestinement aux USA en 1870, part des propositions de Charles Cros (qui avant Edison avait pensé au disque plat). Il met au point un système d'enregistrement sur un disque de verre de 27,5 cm de diamètre et de 5 mm d'épaisseur, permettant de graver 4 mn. Le brevet décrivant l'enregistrement et la reproduction du son dans une spirale plane est déposé le 7 novembre 1887 au bureau des brevets américains, sous le numéro 564586, suivant ainsi la première photogravure sur feuille de zinc, réalisée le 26 juillet 1887. Cette gravure, hélas non lisible, est le plus ancien enregistrement sur disque. Début 1888 Berliner commercialise le "Gramophone". Il s'agit d'un jouet utilisant un disque en métal. Début août la revue "The Electrical World" décrit le Gramophone. Le zinc permettant une reproduction acoustique plus puissante, les stéthoscopes jusque-là utilisés pour l'écoute (notamment des cylindres), sont remplacés par un cornet. En 1889 Berliner présente son invention à Hanovre. On note alors l'apparition de disques en ébonite, c'est un caoutchouc vulcanisé très dur mais qui présente un important bruit de fond. L'avantage du disque sur le cylindre est énorme: il permet la duplication par pressage (Ce n'est qu'en 1901 que Columbia annoncera la possibilité de moulage des cylindres par rétractation thermique de la cire, mais il sera trop tard, le disque aura pris de l'avance). Avec le disque, Berliner avait abandonné la technique de la gravure verticale (avec un sillon plus ou moins profond selon l'intensité du son) pour la gravure latérale (avec un sillon constant en profondeur, mais plus ou moins ample selon l'intensité sonore). C'est ce procédé qui donne les meilleurs résultats et qui sera employé jusqu'à la fin des microsillons. Mais certains fabricants comme Pathé continueront à employer la gravure verticale jusqu'à la fin des années 20. Pour lire ces enregistrements ont doit employer une pointe en saphir.

Les empire Pathé et Berliner

Fin 1896, la société Pathé Frères, au capital de 24000 F est fondée. Charles Pathé avait amassé un petit capital en faisant des démonstrations de gramophones sur les foires de la banlieue parisienne. Son frère Emile prend alors la direction de la société. La marque édite des disques de tous diamètres (jusqu'à 50 cm) tournant à des vitesses allant de 70 à 120 tours. Entre temps Berliner avait créé en 1893 aux USA l' "United States Gramophone Company". Les phonographes, actionnés à la main, tournaient alors à environ 70 tours/mn. Plus tard, cette vitesse sera stabilisée à environ 78 tours/mn avec le moteur électrique synchrone tournant à 3600 tours/mn. Sur le secteur de 60 Hz, qui est la norme américaine (pour 50 Hz en Europe), et avec un réducteur de rapport 46, on obtiendra une vitesse de rotation de plateau de 78,26 tours/mn. Il semblerait donc que cette vitesse quasi-définitive de 78 tours ait été choisie un peu arbitrairement, pour se rapprocher de la vitesse moyenne de rotation des disques d'époque. Le 6 décembre 1898, Emile Berliner et son frère Joseph fondent à Hanovre la "Deutsche Grammophon Gesellschaft", au service de la musique classique qui, dès 1900, propose un catalogue de 5000 titres différents. En 1901 apparait l'idée de distinguer certaines séries de disques de qualité en leur apposant une étiquette de couleur, idée due à un revendeur de la marque Gramophone de St-Pétersbourg nommé Raphoff. L'année suivante naissait l'étiquette Gramophone rouge, présentant entre autres des enregistrements de Féodor Chaliapine, puis de Pol Plançon, Antonio Scotti, Suzanne Adams, Emma Calvé et Maurice Renaud. Le 28 mars 1902, pour la première fois, la Compagnie du Gramophone enregistre dans un salon de l'hôtel Statz à Londres, la voix d'un ténor napolitain nommé Enrico Caruso, découvert quelques semaines plus tôt dans son pays d'origine par un "talent scout" (un découvreur de talents) de la Gramophone Company nommé F.W. Gaisberg. Notons qu'il reste à ce jour 229 enregistrements différents sur disques et cylindres de "la voix du siècle". En septembre 1902 était édité le premier catalogue Gramophone "Label rouge" avec Felia Litvinne accompagnée par Henri Cortot, Victor Maurel, Alessandro Maoreschi (le dernier castrat), Fransesco Tamagno, etc.

La Voix du siècle

Le 6 août 1903 Gianni Bettini, Italien originaire de Novare, dépose un brevet français pour couvrir l'invention d'un phonographe à disque. Bettini, qui avait surtout travaillé dans le domaine du cylindre, en enregistrant notamment cette année-là la voix du pape Léon XIII, a produit quelques enregistrement sur disques. Ces pièces sont devenues fort recherchées, la plupart des matrices ayant été détruites au cours d'un bombardement. La compagnie américaine Victor Talking Machine signe un contrat avec Caruso le 28 janvier 1904 peu après ses débuts au Metropolitan Opera et le 1er février, ses premiers enregistrements eurent lieu au Carnegie Hall. La firme Odéon propose les premiers disques double face en 1904 et produit en 1909 l'enregistrement intégral de "Casse-Noisette", de Tchaïkowsky. En 1911 les auteurs et éditeurs de musique (partitions) décident que les fabricants de disques devront désormais leur verser des droits. Pour attester que les maisons de disques leur versent bien 5% du prix de vente, celles-ci doivent apposer un timbre, d'abord sur la pochette, puis sur le disque lui-même. 5 ans plus tard, cette pratique sera généralisée.

Le disque s' impose

En juillet 1912, Columbia décide d'arrêter sa production de cylindres. Seul Pathé continuera avec ce support jusqu'en 1927, conjointement à sa production de disques à gravure verticale. Le 26 février 1917 a lieu aux USA le premier enregistrement de jazz: "Livery stable blues", par l'Original Dixieland Jazz Band, sur le label Victor, marque fondée en 1899 par Elridge Johnson, rachetée par RCA en 1931. Lors de la première guerre mondiale, le disque était largement présent sur le front, pour distraire les troupes, voire pour démoraliser l'ennemi avec des chants de victoire. L'audiovisuel n'étant que très peu développé, le disque servait aussi à informer ceux de "l'arrière". Ainsi la compagnie anglaise His Master's Voice proposa-t-elle le bruit d'une pluie d'obus sur Lille, survenue le 9 octobre 1918. "Le genre d'enregistrement que tout foyer anglais se doit de posséder", clamait cette marque... Le premier disque d'or américain (un million d'exemplaires) a été obtenu par Paul Whiteman "The king of jazz" pour son "Whispering", enregistré en octobre 1920. Victor invente en 1927 le changeur automatique tandis que Bartlett Jones présente la première tête de lecture stéréo et Edison le disque longue durée (40 mn). La compagnie Pathé Frères est rachetée par la compagnie anglaise Columbia en 1928. A cette période les disques à gravure verticale ont quasiment disparu pour laisser place aux 78 tours à gravure latérale, enregistrés électriquement. Les formats se standardisent: 30 cm de diamètre pour la musique classique et lyrique, 25 cm pour le jazz et la variété (si l'on excepte la marque Edison Bell Radio qui propose des disques 20 cm avec une "Audition aussi longue et aussi puissante que celle du disque 25 cm".

Vers la haute-fidélité

En 1940, la marque anglaise Decca met au point un système d'enregistrement et de gravure qui permet de restituer toutes les fréquences audibles: c'est la FFRR (Full Frequency Range Recording), qui ornera les étiquettes de ce label, c'est le début de lahaute-fidélité (Hi-fi). A la fin des années 40, le "pas variable" est utilisé par des marques comme Deutsche Grammophon; c'est une technique permettant de resserrer les sillons entre eux au moment des passages faibles et de gagner ainsi une précieuse place. Ces trois inventions (stéréophonie, Ffrr, pas variable) ne seront réellement mises en valeur qu' avec le microsillon, qui pointe d'ailleurs son fin profil en 1948, mais c'est une autre histoire...

La matière des disques

Pourquoi les 78 tours sont-ils si fragiles? Tout simplement parce qu'à ces époques on ne connaissait pas encore les copolymères de chlore et d'acétate de vinyle, dérivés des produits pétroliers. On a, après l'ébonite au début du siècle, utilisé de la cire compressée et durcie. Puis deux systèmes ont ensuite cohabité jusqu'à la fin: - Le système homogène: la pâte est constituée principalement d'ardoise (67 %), de gomme-laque (24 %), de noir de fumée et de deux résines: le copal et la colophane. - Le système C.P.S. (coated paper sheet): deux feuilles de matière "noble" sont collées de chaque côté d'une âme en matière de moindre qualité. La matière recevant la gravure est constituée de gomme-laque (17 %), de sulfate de baryte (51 %), de noir de fumée, et de deux liants: rottenstone (27 %) et garnettlac. Les mélanges se sont affinés progressivement pour donner une matière présentant de moins en moins de grain, donc donnant de moins en moins de bruit de fond. Pendant la deuxième guerre mondiale on a beaucoup utilisé de matière recyclée, d'une qualité moindre, à cause du manque de gomme-laque en provenance de l'Est-Asiatique, les matrices de pressage ont souffert aussi d'une qualité moindre (manque de métal), les disques de cette époque et de la Libération sont en général de moins bonne qualité et présentent un bruit de fond plus important.

L' enregistrement électrique

C'est le progrès le plus notoire dans le domaine du 78 tours. Jusqu'alors, c'était la seule force des vibrations sonores qui permettait de graver le sillon des cylindres et des disques ainsi que le repiquage des cylindres-maîtres sur matrice de disques par le lourd système du pantographe. Les basses n'étaient pas reproduites, ainsi le compositeur Gustave Charpentier dut-il, dans ses "Impressions d'Italie", remplacer les basses par une partie de clarinette à l'octave supérieure. Dès 1894 le physicien français François Dussaud avait imaginé le principe de l'enregistrement électrique sur cylindre. En 1919, deux ingénieurs anglais, Guest et Merriman travaillent sur cette technique, rendue envisageable après les travaux de Lee et Forest (1904) sur l'amplification à lampes. L'année suivante, le 11 novembre, le procédé est mis en pratique pour la première fois au monde avec l'enregistrement du service funèbre pour le soldat inconnu à l'abbaye Westminster de Londres. En 1925 la marque américaine Columbia édite le premier enregistrement électrique: "Adeste fidèle", par "The Massed Choir of the Associated Glee Clubs of America". Ce disque enregistré au Metropolitan Opera House rassembla 850 choristes! Fin 1926 la société Victor enregistre une première oeuvre complète: "La symphonie du Nouveau Monde" de Dvorak, par le Philadelphia Orchestra, dirigé par Stokowski. Après amplification et corrections, le son est appliqué à la cire (préalablement ramollie par chauffage) de la matrice au moyen d'un burin-graveur actionné par un électro-aimant. L'avantage a tout de suite été remarquable: augmentation de deux octaves et demie du spectre des fréquences, qui est alors compris entre 100 et 5000 Hz. Les premiers disques ainsi commercialisés aux USA par Victor et Columbia s'éloignent du son "téléphone" que l'on connaissait jusqu'alors avec l'enregistrement acoustique, qui permettait une bande passante comprise entre 164 et 2088 Hz. On a pu ainsi graver le son d'instruments tels que l'orgue, chose impossible jusqu'alors.

Comment reconnaître les différents types de 78 tours

Il existe donc deux grands types: les "acoustiques" et "les électriques". Jusqu'en 1928, les disques proposés sur le marché sont acoustiques, il se présentent sous toutes sortes de diamètres (de 15 à 50 cm), ils tournent à des vitesses variables, le plus souvent le plus souvent de 70 à 120 tours. Les inscriptions visuelles sont souvent gravées au centre du disque, bien que les étiquettes papier aient vite pris assez vite pris le pas sur cette technique. Certains disques ont une lecture commençant par le centre (la qualité de reproduction étant meilleure à mesure que le diamètre de lecture augmente, on considérait alors qu'il était préférable d'avoir une audition de qualité croissante). Sur certains labels, comme Odéon ou Pathé, surtout dans les années 1900-1910, les artistes avaient pour habitude d'annoncer le titre, le nom de l'interprète et la marque. A partir de 1928, la vitesse est stabilisée à 78 tours/mn, les diamètres sont de 25 et 30 cm (sauf pour certaines éditions spéciales: enfants, publicités, commémorations, etc). Sauf exception les étiquettes centrales sont en papier. Pathé utilise alors un code simple pour différencier les deux types de gravure: "S" = verticale (Saphir), "X" = latérale (Aiguille).

Le disque de radio

C'est à partir de ce moment que les "acétates" radio font leur apparition. Jusqu'alors, la radio se faisait uniquement en direct, on ne conservait pratiquement pas d'archives (le magnétophone à bande ne sera employé en Allemagne qu'à la veille du deuxième conflit mondial). De 1935 à 1940, c'est l'âge d'or de la radio. Le 1er janvier 1936 la société Pyrolac, spécialisée dans la peinture automobile et basée à Créteil l'Echat, présente les voeux du directeur de l'entreprise sur un "acétate" qui consiste en un flan d'aluminium sur lequel est déposée une couche composée d'un mélange de nitrate et d'acétate de cellulose. Le procédé est annoncé comme "enregistrement direct", c'est-à-dire immédiatement utilisable. C'est le point de départ d'une nouvelle technique exploitée et commercialisée sous la marque Pyral. Presque aussitôt Radio-Cité utilise massivement le procédé, suivie de près par le Poste Parisien et par les autres radios. les stations privées assez nombreuses, (Radio-Cité, le Poste Parisien, etc) emploient de plus en plus d'éléments enregistrés (reportages, chroniques, pubs) et utilisent ces 78 tours qu'elles gravent à l'unité. Beaucoup sont réalisés sur la marque Pyral, mais on trouve aussi Thorens ou bien le nom du studio privé qui a effectué le travail. Après la guerre, les postes privés ont disparu mais la Radiodiffusion Française a utilisé ce procédé jusqu'à l'emploi généralisé du magnétophone, au milieu des années 50. Ces "pièces" sont aujourd'hui très recherchées mais se présentent rarement en bon état, les parties enregistrées se décollant par plaques, laissant apparaître le flanc de métal. Il est recommandé de faire appel à un spécialiste qui saura sauver l'enregistrement à la première lecture (qui sera en fait la seule possible). Notons que certains messages publicitaires ont été réalisés en séries "pressage" sur 78 tours 25 cm standards, de façon à être utilisables un plus grand nombre de fois ou pour être diffusés sur plusieurs stations privées. Il existe aussi des 78 tours d'autres types: - Les cartes postales sonores (années 50) - Les disques publicitaires cartons, tous diamètres, de 6 à 25 cm - Les disques de poupées, diamètre 5 à 6 cm - Les disques pour enfants, diamètre 12 à 15 cm.

A propos de la stéréophonie

Le principe de la stéréophonie, qui tient compte de la différence de perception entre l'oreille gauche et l'oreille droite selon le point d'émission du son, est déjà ancien. L'aviateur Clément Ader, par ailleurs brillant inventeur, en fit la présentation à l'Exposition Electrique de 1881 et à l'Exposition Universelle de 1889 pour retransmettre des concerts. Entre 1929 et 1935 Victor et His Master's Voice décident d'enregistrer en stéréo des orchestres tels que les Waring's Pennsylvanians, le BBC Symphony Orchestra dirigé par Sir Esward Elgar ou des artistes comme Hoagy Carmichamel, Leopold Stokowski ou Duke Ellington. De ce dernier, deux titres ont été récemment publiés en CD, l'effet est saisissant! Ces enregistrements ont été réalisés au moyen de deux cires reliées chacune à un micro, les deux placés devant l'orchestre. A L'époque, aucune technique ne permettait d' écouter deux phonographes tournant en synchronisation, les enregistrements ont donc été édités séparément. Sur les disques courants, le numéro de matrice inscrit entre le dernier sillon et l'étiquette se termine généralement par un chiffre indiquant le numéro de la prise. Dans le cas de ces prises stéréo "1" indique une partie de l'enregistrement sur un disque, et "2" l'autre partie, sur un autre disque. Ces disques jumeaux sont bien sur rarissimes, mais qui sait? Au hasard d'une brocante...

La fin du 78 tours

Ces disques ont été pressés en France jusqu'au 31 décembre 1956, 1960 pour l'Angleterre, 1962 pour certains pays africains et même 64-65 pour certains pressages réalisés en Inde (avec des 78 tours des Beatles notamment). Bien sur à ces époques, les gravures ne se faisaient plus en direct, mais à partir des bandes de studios, parallèlement aux éditions vinyl. C'est une époque très intéressante où la qualité technique est très proche de celle du vinyle. On y trouve assez facilement des répertoires de jazz, de rock'n'roll, de chansons en y mettant malgré tout le prix (voir cotations). Ces 78 tours sont reconnaissables au fait, qu'à l'écoute, la fin du titre est très souvent "shuntée", comme sur leurs homologues vinyle. Au début des années 50, la marque Philips a tenté de concilier les avantages du 78 tours (à savoir grande vitesse de rotation = meilleure qualité) avec ceux du microsillon (meilleure fidélité, moins de bruit de fond) et a ainsi produit une série de disques 78 tours 17 cm microsillons. Devant l'insuccès (l'acheteur finissait par s'y perdre), la production a été très vite abandonnée. On trouve sur ces disques des titres de Mouloudji ou de l'orchestre de Camille Sauvage, par exemple. Par la suite, dans les années 60 et 70, quelques 78 tours vinyle ont été produits et présentés dans des pochettes en papier kraft comme à la grande époque. Attention! Il ne s'agit pas de 78 tours authentiques mais de disques microsillons "pour faire comme si" et souvent réalisés dans un but promotionnel. Ceci dit, ces objets sont rares, recherchés et par conséquent chers. Parmi ces réalisations figurent des re-pressages "à l'ancienne" de 78 tours 25 cm d'Elvis Presley sur le légendaire label "Sun". On peut les trouver pour moins de 30 € alors que les vrais, préssés dans les années 50, peuvent atteindre plusieurs milliers de francs. A signaler aussi les 78 tours microsillons américains de la marque "Rhino Records" destinés à garnir les juke-box 78 tours comme les Würlitzer.

Comment dater les 78 tours ?

Rares sont les disques de ces époques mentionnant les années d'enregistrement. Pour les déterminer, la méthode la plus accessible à l'amateur consiste à commencer une collection de catalogues d'éditeurs (brocantes, foires aux vieux papiers) ou à se les faire prêter. Les disques possèdent entre les derniers sillons centraux et l'étiquette un numéro de matrice qui peut donner quelques indications, le dernier chiffre, séparé par un tiret, donne le numéro de la prise de son. Dans les années 20, sur certaines marques comme Pathé, au moment du pressage, chaque matrice reçoit une date gravée (à l'endroit) et qu'on pourra lire (à l'envers) sur chaque face de disque, près de l'étiquette centrale. Ce numérotage, tracé à la main, est très fin et souvent difficile à lire. A partir de 1929, plusieurs grandes firmes comme Columbia, Odéon, Parlophone, Pathé, Idéal, Gramophone, etc, font effectuer leurs matrices par l'usine Pathé de Chatou. Un numéro-code est gravé à l'endroit, près de l'étiquette, quelquefois sur le bord de celle-ci. Assez anarchique, ce numérotage dure de 1929 à 1932. A partir d'avril-mai 32, il devient plus rigoureux et porte le préfixe "M-3" pour les 25 cm et "M-6" pour les 30 cm. Ce préfixe est suivi d'un nombre de 5 chiffres qui correspond à l'année de pressage. Attention! Il s'agit bien du pressage et non de l'enregistrement. Mais on s'accorde à estimer qu'un délai de 20 jours en moyenne s'écoulait entre l'enregistrement et le matriçage. Pour les rééditions d'enregistrements plus anciens, seuls les catalogues ou les discographies peuvent être utiles. Avant 1912 les disques Pathé de tous diamètres portaient un numéro différent par face (correspondant au numéro du cylindre-maître ayant servi à l'enregistrement). Après cette date, un numéro commun aux deux faces apparait dans un losange. Même les professionnels de la réédition "butent" quelquefois sur les dates et se contentent d'indiquer par exemple: "vers 1910" ou "avant 1930", il ne faut donc pas être trop intransigeant ... Pour les disques Deutsche Grammophon, voici un point de repère: la célèbre couronne de tulipes garnissant le pourtour de l'étiquette apparaît en 1949. Quant au cartouche rectangulaire encadrant la marque, il nait en 1958 et n'existe donc pas sur les 78 tours. Deutsche Grammophon donne naissance à sa marque-filiale, "Archiv Produktion", en 1947. Le plus simple consiste aussi à regarder les dates sur les CD-rééditions correspondant aux 78 tours acquis. Par ailleurs, les éditions Tol diffusent un catalogue vendu par correspondance et qui donne toutes les années de sorties des cylindres et disques Pathé, de 1898 à 1910, et l'association "Phonoscopie" édite un bulletin régulier contenant de précieuses discographies d'artistes, toutes datées.

Où les trouver et à quels prix?

Dans les conventions de disques, foires à la brocante, vide-greniers, les 78 tours sont présents partout, hélas souvent en mauvais état, rarement dans les pochettes correspondant aux marques des étiquettes centrales. A surveiller de près: les annonces "disques, musique" dans la Vie Du Collectionneur, sur Internet ainsi que les dates et lieux de ventes aux enchères. Les 78 tours courants (vendus à un grand nombre d'exemplaires à l'époque) se trouvent à des prix variant de 1 à 3 €(Charles Trénet, Edith Piaf, Fred Gouin, Bach & Laverne, etc). Si vous tombez sur l'unique 78 tours que Barbara a gravé chez Decca en 1958, il vous en coûtera environ 180 €, même chose pour les trois 78 tours Barclay gravés par Dalida en 1956. Le jazz coûte de 3 à 15 €pièce sur des marques comme Vogue, Bluestar, Verve, etc, certains artistes cotés comme Charlie Parker peuvent dépasser cette fourchette. Le rock'n'roll cote de 12 à 60 € environ pour les pressages anglais et canadiens de Paul Anka, Eddie Cochran, Pat Boone, Everly Brothers, Fats Domino, etc, pour Elvis Presley, la cote se situe entre 45 et 47 € environ pour ces mêmes pressages, "His Master's Voice", par exemple. Pour ses 78 tours sur le label "Sun", il faut compter environ 380 €. Quand aux 78 tours des Beatles pressés en Inde pour le marché local, la cote se situe aux alentours de 450 €, il faut dire que 2 exemplaires seulement sont, à notre connaissance, recensés en France. Pour le classique, la diction et le lyrique, la cotation est plus difficile à évaluer. Disons qu'un coffret comme "Le Mot de Cambronne" par Sacha Guitry atteint 55 € environ, Sarah Bernardt ou Enest Coquelin, sur label noir Genty, enr 1903, s'achètent entre 75 et 150 €.Dans le domaine du lyrique, voici quelques idées de cotations à titre indicatif: - Emma Calvé (Soprano), sur label noir Zonophone, enr 1902: à partir de 75 € - Giuseppe Anselmi (Ténor), sur label Fonotipia, enr 1907-08: à partir de 75 € - Tomaso Francesco (Ténor), sur label rouge G & T, enr 1903: à partir de 75 € - Enrico Caruso (Ténor), sur label bleu Zonophone, enr 1902, et sur label rouge G & T, enr mars 1902: à partir de 150 € - Felia Litvinne (Soprano), sur label noir G & T, enr 1903: à partir de 150 € - Léon Escalais (Ténor), sur label Fonotipia, enr 1905/06: à partir de 150 € - Fédor Chaliapine (Basse), sur label orange Grammophon, "pre-dog" (c'est-à-dire juste avant l'apparition du chien au phonographe), enr 1908: à partir de 300 € - Victor Maurel (Baryton), sur label rouge G & T, enr 1903: à partir de 460 € - Raoul Pugno (Piano), sur label noir G & T, enr 1905: à partir de 460 € - Ferval dans "Rip rip" (les "couplets de la paresse"), sur "Bettini", avec signature dans la cire, près de l'étiquette centrale: peut être proposé à 760 €. Attention: un Caruso "fin de carrière" ou un Chaliapine sur 30 cm double face Grammophon peuvent ne pas excéder 7,50 €. En règle générale ces disques cotent plusieurs dizaines ou plusieurs centaines d' euros quand il s'agit des plus anciens enregistrements de ces artistes, sur disques simple face. Mais il faut se rappeler que, quelque soit le prix annoncé, rares sont les marchands, spécialisés ou non, refusant de discuter.

L'histoire de "Nipper"

C'est une touchante histoire que celle de ce gentil fox terrier à poil lisse. Il a été recueilli par le peintre anglais Francis Barraud, lorsque son maître mourut. Un frère de Barraud ayant pris Nipper en photo, cela décida l'artiste à immortaliser ce chien très vif qui semblait toujours attendre le retour de son maître disparu. L'histoire dit que Nipper n'a pas été réellement peint devant un phonographe, les frères Barraud n'ayant jamais enregistré leur voix. Le tableau fut réalisé vers 1893-1894, Nipper écoutait alors un cylindre tournant sur un phonographe Edison, modèle vendu en Angleterre à partir de 1990. Cette oeuvre fut proposée à Edison, qui refusa, (bien lui en prit, car il se retira définitivement de l'industrie du disque en 1929). En 1899, William Barry Owen, collaborateur et ami de Berliner, vint en Angleterre pour fonder la Gramophone Company Ltd. Barraud se rendit chez Owen, muni de la photographie de son tableau auquel il avait donné le nom de: "His Master's Voice" (La Voix de son Maître). Il venait en fait non pas pour vendre son oeuvre mais pour emprunter un pavillon plus esthétique que celui du phonographe d'Edison. Owen en proposa 100 livres à Barraud. Le 4 octobre Nipper entrait dans la légende par décision des responsables de la Gramophone. Entre temps Barraud avait du modifier son tableau, Berliner ayant en effet opté définitivement pour le disque et non pas pour le cylindre. Ce n'est pourtant qu'en 1908 que cette image fameuse est apparue sur les étiquettes de disques. En 1912 l'inscription "His Master's Voice" a été utilisée pour la première fois. Devant le succès, la firme décida d'allouer une rente annuelle au "père" de Nipper. Dès 1903, le chien au phonographe s'est mis à faire le tour du monde, notamment grâce aux accords passés entre la firme américaine Victor et la Gramophone. Plus tard, lors du rachat de La Voix de son Maître par Pathé-Marconi, Nipper figurera aussi comme emblême sur les téléviseurs, électrophones et récepteurs radio. En 1977, Columbia-CBS a tenté d'utiliser le célèbre emblême sur ses disques. Cela a donné lieu à un procès, gagné par Pathé-Marconi, qui a aussitôt édité des étiquettes adhésives en demandant aux disquaires de cacher, sur les pochettes de disques CBS, le sigle avec Nipper indûment utilisé! En 1991, la direction de EMI, qui a son siège à Hayes, décide de supprimer le sigle représentant Nipper et son phonographe, après pratiquement un siècle de fidélité. Devant le tollé général, cette décision a été vite annulée. Le vrai Nipper fait de chair et d'os a fini sa vie de star en 1895 et reposerait sous un mûrier dans le village de Kingston-on-Thames. Le tableau original et modifié de Francis Barraud se trouve toujours au siège de EMI, ainsi que le phonographe Berliner, modèle 1897, qui a servi de modèle pour la retouche. Depuis ce temps, Nipper n'a cessé de faire des émules, au point qu'une véritable "Nippermania" s'est développée, surtout en Angleterre où l'on trouve facilement des reproductions du tableau et autres objets divers à son éfigie.

Conseils pour l'entretien des 78 tours

Beaucoup de disques se trouvent sur les brocantes dans un état très sale. Il convient d'abord de les dépoussiérer ainsi que les pochettes (intérieur et extérieur) avec un chiffon doux. Pour nettoyer les disques eux-mêmes il n'y a pas de recette universelle, chaque collectionneur ou professionnel de la restauration sonore a son truc. Il faut toujours de toutes façons les manipuler et les traiter avec la plus grande douceur. Les produits antistatiques, vendus dans le commerce pour nettoyer les meubles aux surfaces laquées, donnent de bons résultats: vaporiser sur toute la surface enregistrée en évitant l'étiquette, (employer au besoin un cache circulaire), puis nettoyer dans le sens des sillons avec un blaireau au poils raccourcis. Terminer avec un chiffon doux ou du papier-linge. Une autre méthode consiste à employer, comme pour les microsillons, du liquide lave-vitres pour voitures. Dans ce cas il est nettement préférable d'avoir à disposition un bain vertical à brosses immergées, que l'on peut encore avec un peu de chance dénicher sur les brocantes. Ces deux méthodes ont pour avantage de rendre le disque antistatique pour une longue durée. Dans tous les cas, éviter l'eau du robinet (trop calcaire), les lessives et les tissus synthétiques. En ce qui concerne les acétates, procéder avec la plus grande douceur. Si le disque est en bon état, un nettoyage au liquide pour meubles peut être envisagé, mais veiller à ne pas trop frotter, pour ne pas abimer la couche enregistrée. Si cette couche a tendance à se décoller plus ou moins par plaques, ne rien tenter, se contenter d'un léger dépoussiérage. Il est important de travailler sur une surface plane recouverte d'une toile cirée. Il faut toujours se rappeler qu'une pression trop forte sur le disque risque de fêler ou même de casser irrémédiablement celui-ci. Les pochettes, après dépoussiérage, peuvent être repassées sans inconvénient au fer, attention à la température pour ne pas roussir le papier, qu'il peut être nécessaire de mouiller légèrement avec de l'eau (distillée de préférence) à l'aide d'un vaporisateur. Cette méthode aura aussi pour avantage de décoller les étiquettes ajoutées que l'on trouve souvent. Les taches grasses disparaîtront avec un peu de shampoing sec, saupoudrer la tache et laisser le produit agir quelques minutes. Les traces de colles laissées par les étiquettes ou rubans adhésifs peuvent s'éliminer avec du talc. Saupoudrer, faire pénétrer en lissant avec le doigt, appliquer une ou deux couches de papier-linge, puis chauffer le tout avec le fer à repasser. Pendant que la colle est ramollie, éliminer l'ensemble avec un papier linge propre imbibé d' essence "F". Pour les salissures d'origine indéterminée, une gomme à crayon donne parfois de bons résultats. Pour finir, il faut recoller les parties décollées avec une colle-bâton de bonne qualité. Enfin, il est très souhaitable de protéger l'ensemble ainsi nettoyé dans une pochette en plastique transparente. On les trouve chez quelques revendeurs spécialisés, (voir annonces publicitaires dans la pesse spécialisée ou dans les principales conventions de disques). Les dimensions courantes de ces protections sont: 17, 25 et 30 cm. Pour les disques de 20 cm, un protège-document transparent de classeur, retaillé aux bonnes mesures, fait l'affaire. S'il vous manque des pochettes ou si celles que vous possédez sont irrécupérables, il est toujours possible d'en refaire en photocopie couleur, du moins pour les pochettes de 25 cm, dont la surface peut être contenue dans un format A3. Il faut 2 photocopies par pochette (1 recto, 1 verso), ne pas oublier de prévoir des languettes d'assemblage, et évider le centre à l'aide d'un cutter, en découpant autour d'un objet circulaire servant de guide, de la même dimension que l'étiquette centrale du disque. Les acétates sont à conserver dans des pochettes carton sans trou central, on trouve celles-ci par les mêmes circuits que les pochettes en plastique transparent.

Comment écouter les 78 tours

Il faut savoir que parmi les nombreuses pointes de lectures en acier, bambou, cactus, etc, qui ont été employées dans le passé, aucune n'a jamais donné entièrement satisfaction. Soit la pointe s'usait avant la lecture complète d'une face, soit le disque s'usait prématurément. Si on veut écouter les disques dans les vraies conditions, c'est-à-dire sur un phonographe, il est impératif de respecter la règle: 1 lecture = 1 aiguille. Certaines aiguilles de fabrication récente permettent en principe la lecture de plusieurs faces, mais attention, prudence. Il est nettement préférable d'écouter les 78 T sur une platine moderne, avec une cellule comportant un diamant approprié, par exemple Shure ou Stanton. Le poids de la tête ne devra pas excéder 10 g (il est de plusieurs dizaines de g sur la plupart des phonographes). Pour les acétates, attention: prudence! Ils n'ont jamais été conçus pour une usure intensive. Dans tous les cas, il est préférable d'en faire des copies. Si les enregistrements sont d'une qualité artistique ou historique importante, il vaut mieux les numériser. Si le document est abimé, il est souhaitable de s'adresser à un professionnel.

Comment stocker les 78 tours

Toujours verticalement! Les casiers ne doivent pas excéder 15 à 20 cm de largeur, à cause du poids et de la fragilité qui en résulte. Ne jamais prendre entre les mains une pile de plus d'une dizaine de 78T, le disque de dessous ayant toutes les chances de se retrouver cassé.

Michel Gosselin

Remerciements: Lionel Risler (Sofreson), Claude Fihman (La Planque du Son), Charlie Barbat, Daniel Nevers, Pierre Ménager (Radio-France), Jean-Pierre Nicole (Village du Disque), Marc Monneraye.

L'Usine à Sons, hier qu'est-ce que c'était ? Un espace muséographique qui retraçait de façon interactive l'histoire du disque, de la radio et du son enregistré. Avec, sur 600 m². des expos permanentes et temporaires racontant cette extraordinaire aventure, depuis l'invention en 1877 par Charles Cros et Edison jusqu'au son numérique. Le tout était présenté dans une ancienne usine de coutellerie, et a accueilli des milliers de visiteurs du premier juillet 2003 au 30 septembre 2009. L'Usine à Sons aujourd'hui existe de façon virtuelle, grâce à ce blog qui vous permet de naviguer dans les documents et articles de l'époque, notamment en écoutant l'audioguide. Bonne visite !

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Les disques 78 tours

Un disque 78 tours est un disque phonographique tournant à 78 tours par minute.

Les 78 tours avaient généralement un diamètre de 25 cm (environ 3 minutes d’enregistrement) ou 30 cm (environ 5 minutes d’enregistrement) et contenaient une chanson par face.

Parfois seule une face était utilisée. Les 78 tours ont succédé aux disques à 90 tours (par minute) mesurant 30 cm de diamètre à saphir à gravure verticale et qui avaient un sillon très épais (environ 3 minutes d’enregistrement) qui ont remplacé le cylindre.

Les 90 tours (par minute) au sillon large ont été fabriqués jusqu'au tout début des années 1920. À cette époque les 78 tours ont pris le pas, qu'ils soient à aiguille (gravure horizontale) d'acier où à saphir (gravure verticale mais sillon fin).

Le système à gravure verticale a été définitivement abandonné à la fin des années 1920. La fabrication des 78 tours a cessé dans les années 1950 lorsqu’ils ont été supplantés par les disques microsillon 33 et 45 tours. Ils sont aujourd’hui recherchés par les collectionneurs.

Période d'activité commerciale du format

En 1888, Émile Berliner invente le disque plat qui a pour avantage par rapport au format précédent, le cylindre, de pouvoir se dupliquer plus facilement. Mais les deux formats ont continué à coexister commercialement, d’autant plus que jusqu’en 1894, Berliner n’a destiné le disque que pour sonoriser des jouets.

À partir de cette date, il fonde sa propre maison de disques, la Berliner Gramophone, dont la lointaine ancêtre de la compagnie Deutsche Grammophon allait être la branche allemande.

De son côté, Thomas Edison qui avait inventé le cylindre et en détenait le brevet, continuait à améliorer ce dernier.

En 1918, le brevet que détenait Berliner sur son disque à gravure latérale a expiré, ce qui a eu pour conséquence que de nombreux concurrents de Berliner ont commencé à produire des disques, assurant à ceux-ci un avantage commercial décisif sur les cylindres.

En 1930, RCA Victor invente le disque vinyle, mais ce format ne viendra définitivement détrôner le 78 tours que vers 1950 en Occident.

Le format 78 tours reste populaire dans le tiers-monde quelques années supplémentaires, ce qui fait qu’en Inde, jusqu’au milieu des années 60, on continue de graver dans ce format des enregistrements des Beatles (aujourd’hui très prisés des collectionneurs).

Composition du support

Les tout premiers disques pouvaient être composés de différentes matières, y compris le caoutchouc rigide.

À partir de 1897, ces matériaux ont été largement remplacés par du « shellac » (une substance obtenue à partir de la sécrétion d’un insecte de l’Asie du Sud-Est), de l’ardoise en poudre, un tout petit peu de lubrifiant de cire et une base de composé en coton proche du papier de Manille.

La production de disques Shellac a commencé en 1898 à Hanovre en Allemagne. Quelques disques « incassables » (fabriqués en celluloïd, une sorte de matière plastique) ont été pressés à partir de 1904 mais ils avaient pour inconvénient majeur de provoquer un bruit de surface important à la lecture.

Ces disques « incassables » pouvaient plier, casser ou être maltraités de différentes façons mais étaient tout de même plus robustes que les disques Shellac.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le shellac n’était produit qu’en quantité extrêmement limitée, ce qui a conduit les fabricants de 78 tours à produire ces derniers en vinyle. Ils existaient en 25 cm pour le marché intérieur et en 30 cm pour la distribution aux soldats américains en mission.

Vitesse de lecture et durée de l'enregistrement

La mention « 78 tours » doit plutôt être comprise comme un terme générique, car jusque dans les années 20 ces disques pouvaient être enregistrés à des vitesses variant de 60 à 120 tours par minute.

Le vitesse 78 tours s'est ensuite standardisée avec le temps.

Cependant, si le temps d'enregistrement devait être un peu plus long, il arrivait que la vitesse soit réduite d'un tour ou deux. Ce détail était par contre omis sur les étiquettes des disques, ce qui dérangeait néanmoins peu l'écoute car la différence ne s'entend pas à une différence de vitesse si faible.

La vitesse 78 tours était de tout façon un peu variable, car elle est le résultat d’un calcul qui fait intervenir la vitesse du moteur du phonographe et la fréquence du courant électrique dans le studio d'enregistrement.

Cette dernière étant de 50 Hz en Europe et 60 Hz en Amérique, la vitesse de rotation des disques sur ces deux continents n’était donc pas exactement identique.

Il existait plusieurs formats de disques, le temps d'enregistrement variant d'une minute par face pour les plus petits (souvent des disques publicitaires) à environ 5 minutes pour les plus grands.

Le format le plus répandu était de 3 minutes environ (d'une taille de 25 cm), suivi par celui de 5 (30 cm), notamment utilisé pour la musique classique. Il était difficile d'enregistrer plus longtemps pour des questions de durabilité et de résistance des disques.

Enregistrer trop lentement (ce qui aurait augmenté le temps d'enregistrement) favorisait l'usure, et rapprocher fortement les sillons (comme plus tard sur les disques microsillons) aurait augmenté les chances que les bords des sillons cassent durant la lecture et rendent le disque inutilisable.

Des essais d'optimisation du temps d'enregistrement ont néanmoins été réalisés, comme les disques "Broadcast", possédant des sillons un peu plus étroits et resserés que la moyenne, permettant de condenser le temps d'enregistrement d'un disque de 5 minutes sur un format de 25 cm, et celui d'un disque de 3 minutes sur 20 cm.

Deux types d'aiguilles étaient utilisées pour lire les disques 78 tours, les aiguilles métalliques et les aiguilles non métalliques.

Les aiguilles métalliques, se trouvaient sous divers formats, allant de l'aiguille droite en acier simple à des formes plus complexes, modifiant le rendu du son, la majorité devant être changées après chaque audition.

Il éxistait aussi des aiguilles dites "permanentes" ou "semi-permanentes", garantissant de multiples lectures avant de devoir les changer (entre 10 et 50 la plupart du temps).

HMV (La voix de son maître) a même lancé l'aiguille "Tungstyle" dans les années 20, permettant d'après leur publicité de jouer 150 faces ...

Ces aiguilles "durables", bien que moins contraignantes, avaient cependant le handicap d'user plus rapidement les disques, puisque fabriquées dans des métaux plus durs que les aiguilles simples.

Il existait plusieurs tailles d'aiguilles afin de pouvoir choisir le volume d'audition, principalement des "Légères" "Moyennes", et "Fortes", les légères étant fines et longues, et les fortes courtes et plus larges.

Des "Très légères" ou "Très fortes" étaient parfois proposées.

Bien moins agressives sur les disques que les aiguilles métalliques du fait qu'elles étaient moins dures que le shellac, elles avaient également l'avantage sur les aiguilles métalliques de produire un bruit de fond très léger voir quasi inaudible et de posséder une gamme de fréquences plus élevée (étant plus flexibles que le métal), permettant d'obtenir de meilleures basses.

Malgré leurs avantages acoustiques certains, les aiguilles non-métalliques n'étaient pas les plus répandues, et étaient plutôt l'apanage des audiophiles et des connaisseurs, car de nombreux paramètres devaient être remplis pour leur bon fonctionnement.

Elles devaient être stockées de façon à rester sèches, l'humidité voilant le son, et la lubrification du disque à l'aide de graphite était recommandée afin d'éviter la cassure des pointes d'aiguilles qui pouvait quelquefois survenir durant l'écoute d'un passage particulièrement "violent" d'un disque, notamment de musique symphonique ou de jazz très dynamique

. Le gramophone d'un utilisateur d'aiguilles non-métalliques devait également être réglé de façon plus pointue.

Méthodes d'enregistrement

Il faut distinguer deux techniques de prise de son : jusqu’en 1925, les artistes chantaient dans un cornet en métal directement relié au stylet utilisé pour la gravure du disque (78 tours dits "acoustiques").

À partir de cette date, les 78 tours sont enregistrés au moyen d’un microphone (78 tours dits "électriques").

Le disque 78 tours avait la particularité d’être enregistré en direct, c’est-à-dire sans passage préalable par une phase d’enregistrement sur magnétophone avant la gravure, ce dernier n’étant pas encore inventé.

Cet état de fait n’est pas sans poser des problèmes : si pendant l’enregistrement un problème technique survenait, il fallait jeter le disque master et en regraver un autre, ce qui conduisait les artistes à recommencer leur morceau depuis le début.

La gravure en direct ne permettait pas non plus le montage des enregistrements. Comme il n’y avait pas de bandes magnétiques,

la seule façon qu’ont aujourd’hui les techniciens des maisons de disques pour transférer l'enregistrement d’un 78 tours vers un support plus moderne tel que le CD est, si le master n'existe plus, d’utiliser comme source un 78 tours du commerce, qui sera usé, et de filtrer numériquement les bruits de surface avant la recopie finale, ce qui nécessite d'être très précis pour ne pas perdre d'informations.

Bande passante des enregistrements

Les enregistrements mécaniques étaient très limités, de l'ordre de 2000 Hz à -160 dB. Aux débuts de l'enregistrement électrique, la bande passante passe à 5 000 Hz (5 kHz) — à -80 dB en moyenne.

Avec le temps, la technologie s'améliorant, des enregistrements de qualité supérieure ont pu être produits : la prise de son optimale à la fin des années 30 atteint une bande passante de 12 kHz à -80 dB.

Il faut préciser cependant que les enregistrements grand public étaient parfois volontairement limités en fréquence car une trop grande fidélité aurait produit des sillons trop sinueux sur les disques, qui auraient été très vite altérés en étant lus sur des gramophones.

Force d'appui du bras de lecture

Les gramophones n'utilisant pas d'électricité pour reproduire la musique enregistrée dans les sillons des disques, il fallait, pour assurer une reproduction mécanique optimale, que l'aiguille tire l'énergie vibratoire nécessaire à une reproduction correcte directement du sillon.

Le poids des têtes de lecture des gramophones était donc assez important (entre 100 et 200 grammes généralement), ce qui avait pour inconvénient d'user les disques, d'où la nécessité de les fabriquer en matière rigide, et de changer les aiguilles métalliques à chaque audition ou utiliser des aiguilles non métalliques re-taillables pour allonger la durée de vie  des disques.

Malgré ce risque d'usure prématurée, bon nombre de disques 78 tours ont fait preuve d'une excellente durabilité à travers les années s'ils ont été utilisés et stockés dans de bonnes conditions.

 Sources: Wikipédia et docs personnelles...

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

Jean Michel

  • 1. Jean Michel Le 11/07/2021

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  • 2. Bernard Le 10/04/2018
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Arte raconte le 78-tours, une invention révolutionnaire pour la musique

Un documentaire rappelle le tournant technique et culturel que fut la création par le génial Emil Berliner de ce disque destiné au grand public.

Par  Alain Constant

Temps de Lecture 1 min.

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Le 78-tours a d’abord conquis les foyers aisés avant de se répandre.

ARTE - DIMANCHE 5 JANVIER À 17 H 55 - DOCUMENTAIRE

Derrière les grésillements s’élèvent les voix puissantes de l’Italien Enrico Caruso (1873-1921) ou du Russe Fédor Chaliapine (1873-1938). Gravées sur des 78- tours fabriqués à base de gomme laque, résine naturelle (le vinyle ne viendra que bien plus tard), les œuvres de ce ténor et de cette basse mythiques provoquent toujours des frissons. Le 78-tours, géniale invention due à l’Allemand Emil Berliner (1851-1929), a permis au grand public d’accéder à la musique. Et durant près de soixante ans, le 78-tours, support exceptionnel, a régné sur le monde.

Retraçant la carrière de cet inventeur hors du commun, ce documentaire analyse, à l’aide d’archives sonores rares et de documents filmés datant pour certains du début du XX e  siècle la révolution à la fois technique et culturelle que provoqua le 78-tours. Comme le résume le compositeur contemporain britannique Aleks Kolkowski : « Même si la qualité d’enregistrement est largement inférieure aux normes actuelles, le son du 78-tours possède une présence qui crée une relation très intime entre l’auditeur et l’interprète. »

A la recherche des voix de demain

Inventeur de génie mais aussi homme d’affaires redoutable, Emil Berliner ne cessera d’améliorer ses inventions sonores et saura parfaitement vendre son 78-tours à travers le monde, alors que l’Américain Thomas Edison (1847-1931), qui avait pris de l’avance avec son gramophone en cylindre de cire, abandonnera la course musicale pour se consacrer à l’électricité. Dès 1887, Berliner fait breveter son disque plat non seulement dans l’empire allemand mais aussi aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. De par leur composition, ces disques peuvent être fabriqués en grande quantité.

Onéreux à ses débuts, le 78-tours est adopté au début du XX e siècle par les foyers aisés, mais aussi par les restaurateurs. En trois ans, l’inventeur allemand a fondé la Berliner Gramophone à Philadelphie (1895), la Gramophone UK (1897,) puis la Deutsche Grammophon (1898). Rien ne lui résiste. Ses collaborateurs sillonnent la planète à la recherche des voix de demain. En Inde, au Japon, en Azerbaïdjan, ils enregistrent tout, découvrent des talents.

A partir de 1904, le 78-tours, produit à 25 000 exemplaires par jour, s’impose dans les foyers. Les disques sont de moins en moins chers, les gramophones aussi. Période bénie pour le 78-tours, les années 1920-1930 feront triompher le jazz et le swing. Une belle époque.

La Révolution du 78-tours , de Dagmar Brendecke (All., 2019, 52 min).

Alain Constant

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matiere des disques 78 tours

La passion de Daniel Roy pour les disques 78 tours

Collectionner est un passe-temps qu’à peu près tout le monde a pratiqué au moins une fois dans sa vie. Les enfants comme les adultes accumulent timbres, cartes de hockey, pièces de monnaie, livres, œuvres d’art, etc., au gré de leur fantaisie. Ce loisir prend chez certains une dimension quasi professionnelle et ces collectionneurs n’amassent pas seulement des objets à leur goût mais aussi une somme de connaissances que peu de gens possèdent.

C’est le cas, à Welland, de Daniel Roy, pour qui les 78 tours sont une véritable passion, et plus particulièrement les disques de musique folklorique canadienne-française. Les 78 tours sont ces disques datant de la première moitié du XXe siècle qui ne comprenaient généralement qu’une chanson par face. Ils sont à distinguer des disques microsillons, devenus la norme à partir des années 1950, qui eux comprenaient plusieurs morceaux par face et dont la durée d’écoute est beaucoup plus longue.

L’envie de collectionner les disques est facilement compréhensible. Mais pourquoi les 78 tours? Et pourquoi précisément les chansons traditionnelles canadiennes-françaises? « J’ai été exposé à ça, raconte Daniel Roy. Ma mère ne jetait rien et on avait beaucoup d’antiquités. » Enfant, ses parents lui ont donné un tourne-disque de 1944 et une cinquantaine de disques de la même époque et il s’était mis à les faire jouer à tous les jours. La famille Soucy, La Bolduc, Ovila Légaré, Paul Brunelle, Roland Lebrun, Oscar Thiffault, etc. : c’est en écoutant ces artistes que Daniel Roy s’est initié au folklore et à la musique populaire québécoise d’antan.

L’histoire et la culture du Canada français ont rapidement revêtu un grand intérêt aux yeux de M. Roy. Ses parents l’amenaient deux ou trois fois par année dans leur Beauce natale pour visiter la parenté. C’était l’occasion pour lui de jeter un coup d’œil aux maisons patrimoniales et, à chaque « party » de famille, de se retremper dans la même atmosphère qu’avaient connue ses ancêtres.

C’est dans la vingtaine qu’il a commencé à collectionner les 78 tours avec plus d’assiduité. Comme il est plutôt difficile de dénicher des disques francophones en Ontario, c’est souvent vers le Québec que Daniel Roy a dû se tourner. C’est dans cette province qu’il a eu l’occasion de rencontrer d’autres collectionneurs et d’échanger avec eux des raretés. Quelques-uns de ces passionnés possèdent des dizaines de milliers de disques! M. Roy a beaucoup appris auprès d’eux.

Parmi tous ceux qui se sont illustrés sur la scène musicale pendant l’Entre-deux-guerres, il est un nom qui encore aujourd’hui demeure familier : La Bolduc. Comme beaucoup d’autres passionnés de 78 tours, Daniel Roy est un mordu de La Bolduc. Dénicher les disques originaux de ses chansons les plus connues est relativement facile mais certains titres sont presque introuvables : « Il y en avait un qui me manquait. Ça m’a pris 20 ans à l’avoir! J’en connais seulement trois qui ont toute la collection ».

Il faut dire que les collectionneurs de 78 tours qui s’investissent à fond dans leur passe-temps ne se contentent pas seulement de faire le décompte des chansons d’un artiste. Le moindre détail relatif à l’industrie de la musique qui fait en sorte qu’un disque se distingue d’un autre est important : erreur d’étiquetage, nouveau numéro de série, réenregistrement d’une chanson pour laquelle quelques mots ont été changés, etc. C’est à son attention à ce genre de choses que l’on reconnaît le vrai collectionneur professionnel!

Daniel Roy est aujourd’hui l’heureux propriétaire de plus de 900 disques. Ce n’est cependant pas le nombre qui compte mais la qualité et la rareté, de sorte que la compétition entre collectionneurs est parfois féroce pour mettre la main sur les 78 tours les plus en demande! M. Roy possède d’ailleurs dans sa collection quelques curiosités : son plus vieux disque date de 1905 mais il est en anglais. Son disque francophone le plus ancien date de 1915 et il s’agit d’un artéfact précieux : le premier enregistrement du Ô Canada, interprété par le baryton Joseph Saucier. Il possède également six disques très rares de 1942 du radioroman Un homme et son péché .

En bon collectionneur, M. Roy est intéressé à entrer en contact avec toute personne qui possède des 78 tours et serait disposée à les vendre. Les chanteurs qui l’intéressent le plus sont ceux cités dans cet article, les artistes ayant enregistré sous les étiquettes Starr, Apex, Columbia et RCA Victor et, de manière générale, la musique folklorique francophone des années 1920 et 1930. Pour le contacter, il suffit de lui écrire à l’adresse courriel [email protected].

PHOTO : Daniel Roy pose aux côtés d’un de ses gramophones.

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La valeur des disques vinyles 78 tours : guide d’estimation

Publié par la rédaction le 11 novembre 2023, introduction.

Les disques vinyles 78 tours, symboles d’une époque révolue, sont de nos jours devenus des objets de collection très prisés. L’engouement pour ces supports musicaux anciens ne cesse de croître, et avec lui, la valeur de ces précieux disques. Si vous êtes un passionné de musique ou un collectionneur en herbe, vous vous demandez peut-être comment estimer la valeur des disques vinyles 78 tours. Dans ce guide d’estimation, nous vous dévoilons les principaux critères à prendre en compte pour évaluer le prix d’un disque vinyle 78 tours.

L’état du disque

Le premier facteur à considérer lors de l’estimation d’un disque vinyle 78 tours est son état. Un disque en mauvais état aura une valeur moindre que celui en parfait état de conservation. Les principales caractéristiques à vérifier sont :

La présence de rayures

Les rayures sur un disque vinyle peuvent considérablement diminuer sa valeur. Les rayures superficielles sont moins dommageables que les rayures profondes qui peuvent altérer la qualité sonore du disque. Un disque sans aucune rayure aura une valeur plus élevée.

L’usure du disque

L’usure du disque est un autre élément à prendre en compte. Un disque qui a été beaucoup joué peut présenter des signes d’usure, tels que des craquelures ou un aspect terni. Une usure minime sera moins préjudiciable à la valeur du disque.

L’état de la pochette

Outre l’état du disque lui-même, il est important de vérifier l’état de la pochette. Une pochette en bon état, sans déchirure ni décoloration, augmentera la valeur du disque. Certains collectionneurs accordent une grande importance à la présence de la pochette originale, ce qui peut également influencer la valeur du disque.

La rareté du disque

La rareté est un critère déterminant dans l’estimation de la valeur d’un disque vinyle 78 tours. Plus un disque est rare, plus sa valeur sera élevée. Il peut s’agir de disques produits en petite quantité, de disques d’artistes peu connus ou de disques avec des éditions limitées. Les disques vinyles 78 tours des débuts de l’industrie musicale sont particulièrement recherchés en raison de leur rareté.

L’artiste et l’album

L’artiste et l’album sont des éléments importants dans l’estimation de la valeur d’un disque vinyle 78 tours. Certains artistes sont plus demandés que d’autres, ce qui influe sur le prix de leurs disques. De même, certains albums sont considérés comme des joyaux de la musique et ont donc une valeur plus élevée. Les disques vinyles 78 tours des grands noms de la musique, tels que Louis Armstrong, Édith Piaf ou Django Reinhardt, sont particulièrement prisés par les collectionneurs.

La demande sur le marché

Un autre critère essentiel pour estimer la valeur d’un disque vinyle 78 tours est la demande sur le marché. Si la demande est forte pour un disque donné, sa valeur sera probablement plus élevée. La rareté combinée à une forte demande peut faire grimper les prix de manière significative. Les collectionneurs sont prêts à débourser des sommes importantes pour mettre la main sur des disques vinyles 78 tours rares et recherchés.

Les éditions spéciales et les coffrets

Les éditions spéciales et les coffrets sont des disques vinyles 78 tours qui se distinguent par leur format ou leur contenu particulier. Ils sont souvent plus rares que les éditions standards et peuvent donc avoir une valeur supérieure. Les coffrets, regroupant plusieurs disques d’un même artiste ou d’une même thématique, peuvent également attirer l’attention des collectionneurs. La présence de ces disques dans votre collection peut augmenter considérablement sa valeur.

La cote des disques vinyles 78 tours

Pour estimer la valeur d’un disque vinyle 78 tours, il est judicieux de consulter les cotes des disques. Les cotes sont des références fournies par des experts ou des sites spécialisés dans la vente de disques vinyles. Elles permettent d’avoir une idée du prix auquel un disque peut être vendu sur le marché. Les cotes sont souvent mises à jour pour refléter les tendances du marché et les évolutions de la demande.

Estimer la valeur des disques vinyles 78 tours peut sembler complexe, mais en prenant en compte les critères mentionnés dans ce guide, vous pourrez avoir une idée plus précise de la valeur de votre collection. N’oubliez pas qu’il est important de faire appel à des experts ou de consulter les cotes pour obtenir une estimation plus fiable. Alors, à vos vinyles et bonne chasse aux trésors musicaux !

Note : Cet article n'est pas mis à jour régulièrement et peut contenir des informations obsolètes ainsi que des erreurs.

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La Rédaction

L'Équipe de Rédaction est composée de rédacteurs indépendants sélectionnés pour leur capacité à communiquer des informations complexes de manière claire et utile.

Le 78 tours

D’un diamètre de 25 cm à 30 cm, ces disques permettent l’enregistrement et la diffusion d’une chanson ou d’une musique par face. Les disques de 25 cm durent jusqu’à 3 minutes pour les chansons dites « de variété », tandis que les disques de 30 cm, utilisés pour la musique classique, peuvent durer jusqu’à 5 minutes.

Le support privilégié pour une écoute de qualité

De multiples innovations techniques accompagnent ensuite son évolution. L’émergence d’appareils à moteur électrique ou à lecture amplifiée, permet de diminuer les bruits de fond et ainsi d’améliorer la qualité de la diffusion. Le 78 tours est alors la référence en terme de qualité. Il est notamment utiliser dans toutes les stations de radio, mais aussi par d’autres secteurs d’activités comme celui des conférenciers qui apprécient la netteté de la diffusion.

Suite à l’avènement des disques microsillons 33 tours et 45 tours en 1948, les ventes de 78 tours commencent à baisser dans les années 1950. La production de ce support continue cependant jusqu’en 1959 avant de s’arrêter définitivement.

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qu'est-ce qui différencie les disques 78 tours des disques 33 et 45 tours ?

mars 26, 2022

qu'est-ce qui différencie les disques 78 tours des disques 33 et 45 tours ?

En quoi les disques 78 tours sont-ils différents des 33 tours et des 45 tours ?

En tant que collectionneurs de disques, nous savons que les disques 78 tours sont différents des autres. Tout au long de l'histoire, il n'y a eu que des 78 tours, c'est-à-dire des disques 78 RPM, mais aujourd'hui nous voyons plus souvent des 33 tours et des 45 tours. RPM signifie rotation par minute et indique la vitesse de rotation du disque. Les 78 tours sont les disques originaux, mais qu'est-ce qui les différencie des disques vinyles de 33 ou 45 tours/minute ? Examinons de plus près l'histoire de ces disques et la manière dont ils ont été utilisés pour créer la plupart des enregistrements sonores.

L'origine des disques vinyle

En 1890, Emile Berliner crée un gramophone capable d'enregistrer et de lire de la musique sur des disques plats. Ces disques étaient la nouvelle génération des disques cylindriques que Thomas Edison avait utilisés pour enregistrer sa voix. Au début, la taille et la vitesse des disques étaient très variables. En 1910, le 78 tours/minute a commencé à être considéré comme la vitesse standard pour les disques phonographiques. Comme les 78 tours étaient généralement des disques de 10 à 12 pouces, ils ne pouvaient enregistrer qu'environ trois à cinq minutes de musique par face. Cela limitait à une ou deux le nombre de chansons qui pouvaient être enregistrées par face. Ces premiers disques étaient fabriqués en gomme-laque. Ce matériau est créé à partir d'une résine naturelle. La résine est combinée à de l'alcool, qui la dissout, et est reformée en gomme-laque. Ce nouveau matériau peut être facilement rayé, ce qui signifie que la découpe des rainures pour créer de la musique était simple, la gomme-laque résiste également à l'humidité, de sorte que ce nouveau type de disque est facile à stocker. Le matériau était également plus lourd, avec une forte teneur en minéraux qui produisaient un bruit de surface lorsque les stylets jouaient le disque. Ces disques étaient également plus rigides et pouvait se casser en cas de chute. Les disques vinyle LP (long-playing) sont apparus en 1948. Également connus sous le nom de 33 tours, ils pouvaient contenir environ 60 minutes de musique, ce qui signifie que l'on pouvait écouter un album entier sans changer de disque. Ces disques étaient également les premiers à avoir des microsillons, c'est-à-dire des sillons quatre fois plus petits que ceux des 78 tours. Les 45 tours ont ensuite été inventés pour s'insérer dans les juke-boxes car ils prennent moins de place et contiennent plus de musique que les 78 tours. Même si la bande magnétique a été inventée dans les années 60, il a fallu près de 20 ans pour qu'elle rattrape et dépasse la vente de disques. Les disques vinyles étaient souvent le choix des consommateurs, qu'ils écoutent de la musique moderne ou classique.

Lecture des disques vinyle 78 tours

matiere des disques 78 tours

Toutes les platines ne sont pas capables de lire des disques 78 tours car la platine doit être capable de tourner à la vitesse appropriée pour produire 78 tours par minute. Il existe des tourne-disques spécialement conçus pour lire les 78 tours si c'est le seul type de disque de votre collection. Aujourd'hui, la plupart des tourne-disques ne sont plus réglés sur une vitesse de rotation spécifique, mais comme les 78 tours ne sont plus produits, il peut être difficile de lire des 78 tours sur ce type de platine. Vous devrez vous munir d'un kit d'adaptation 78 tours qui vous permettra d'intervertir les poulies du tourne-disque. Une autre question dont vous devez vous préoccuper lorsque vous jouez un disque 78 tours est le stylet que vous utilisez. Comme ces disques ont été conçus pour être lus sur des gramophones, les sillons des disques sont beaucoup plus larges et nécessitent donc une aiguille plus grande pour lire la musique, si vous cherchez un tourne-disque capable de lire les 78 tours, les 33 tours et les 45 tours, choisissez-en un avec une cartouche et un stylet remplaçable.

Avantages des disques 78 tours

  • La gomme-laque empêche les disques de se déformer.
  • Ces disques sont fabriqués avec un matériau pratiquement inrayable.
  • La musique n'est pas altérée par rapport à l'enregistrement original.
  • Il est facile de couper la gomme-laque pour enregistrer la musique.
  • Ces disques résistent à l'humidité.

Inconvénients des disques 78 tours

  • La qualité sonore de ces disques n'est pas optimale, de sorte que des bruits parasites et des clics se font entendre dans l'enregistrement.
  • Les disques recueillent facilement la poussière dans les larges sillons.
  • Avec seulement quelques minutes de musique par face, la plupart des disques 78 tours étaient limités à des singles.
  • Les disques étaient fragiles et se brisaient en cas de chute.

Performances des disques en gomme-laque par rapport aux disques en vinyle

La taille est la différence la plus notable dans les performances des disques 78 tours en gomme-laque et des disques vinyles 33 ou 45 tours. Les 45 tours font généralement 7 pouces, mais les 78 et 33 tours peuvent faire 10 ou 12 pouces.

Quelles sont les différences dont vous devez tenir compte lorsque vous décidez quel disque vous voulez faire jouer sur votre platine ?

  • Les 78 tours peuvent contenir environ cinq minutes de musique, tandis que les 33 tours peuvent contenir jusqu'à environ 20 minutes.
  • Les disques 78 tours ont une vitesse de rotation plus élevée que les disques 33 et 45 tours.
  • Les 78 tours ont des sillons plus larges que les disques vinyles, ce qui signifie que le stylet doit également être plus large.
  • Les disques 78 tours sont mono et ne sont entendus que par un seul canal.
  • Les maisons de disques ne fabriquent plus de 78 tours.

Si vous connaissez le fonctionnement du vinyle, vous comprendrez que les enregistrements électriques sur 78 tours sont devenus de plus en plus difficiles à gérer. À mesure que les maisons de disques enregistraient de la musique plus populaire, les disques en vinyle sont devenus plus économiques parce qu'ils contiennent plus de musique par face. De plus, une pénurie de gomme-laque pendant la Seconde Guerre mondiale a accéléré la fin de l'ère des disques 78 tours.  Même si les 78 tours ne sont plus fabriqués, il y a encore des collectionneurs qui recherchent ce type de disques. Les albums classiques contenant la musique d'artistes tels que Larry Clinton and His Orchestra, Elvis et Chuck Berry sont souvent recherchés. Depuis l'arrêt de la production de ces 78 tours, il existe de nombreux disques en édition limitée que les gens recherchent, même l'engouement pour les Victrola au XXIe siècle n'a pas pu entamer la détermination des collectionneurs qui essaient de trouver des 78 tours à ajouter à leur collection.

Le retour en force des disques vinyle

De nombreux audiophiles affirment que la qualité audio de ces disques vintage est meilleure que celle de l'audio numérique. Aussi imparfaits soient-ils, les disques ont commencé à devenir plus populaires lors de la résurgence du vinyle en 2008. Depuis lors, les ventes n'ont cessé de croître et, en 2020, l'industrie de la musique a vu les ventes de disques atteindre 27,5 millions.

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A Trip Down Memory Lane : Une brève histoire des disques vinyles 78 tours

78 tours dans le passé, voici le 78t

L'histoire du disque vinyle 78 tours

Vous souvenez-vous du son d'un vieux tourne-disque vinyle qui faisait tourner vos morceaux préférés ? Avant les services de streaming et les téléchargements numériques, les disques vinyles 78 tours étaient le premier moyen d'écouter de la musique. Faisons un voyage dans le passé et explorons l'histoire de ces disques classiques. 

La technologie du phonographe 

En 1877, Thomas Edison a inventé le phonographe, un appareil capable d'enregistrer et de reproduire le son à l'aide de cylindres en aluminium. À l'origine, le phonographe n'était pas destiné à la musique ; l'invention d'Edison devait être utilisée pour la dictée. Mais au fur et à mesure que la technologie progressait, les phonographes ont fait de même et ont fini par être utilisés pour jouer de la musique. En 1889, Emile Berliner a présenté sa version du phonographe et a commencé à produire en masse des disques fabriqués à partir de gomme-laque plutôt que de cylindres d'aluminium. Ces disques seront plus tard connus sous le nom de disques vinyles 78 tours/minute. 

L'essor des disques vinyles 78 tours/minute

Dans les années 1920, les disques 78 tours font fureur en Amérique. Le jazz, le blues, la country et le western sont parmi les genres les plus populaires. Ce format a gagné en popularité par rapport aux autres formats car il était moins cher à fabriquer tout en offrant une qualité audio durable. Bien qu'ils n'aient qu'une durée de lecture de 4 à 6 minutes par face, ils offraient suffisamment de place pour des chansons complètes, voire de courts opéras ou des pièces musicales ! Les disques vinyles 78 tours sont un excellent moyen de se remémorer de bons souvenirs d'antan, mais malheureusement, il peut être difficile de trouver un tourne-disque en état de marche de nos jours. Heureusement pour vous, Meemoria offre un excellent service de numérisation qui transformera tous vos précieux disques en fichiers numériques sans compromettre leur qualité sonore originale ! Alors si vous avez de vieux 78 tours qui prennent la poussière chez vous, contactez-nous dès aujourd'hui et nous vous aiderons à faire tourner vos airs nostalgiques !  

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matiere des disques 78 tours

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  • 1 août 2016
  • Nicanor Haon
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3 solutions pour écouter des disques 78 tours

vinyle 78 tours gramophone platine cellule

Le vinyl boom, ou la renaissance du microsillon, on connaît. Mais on parle rarement des 78 tours, ou disques à sillon dit « standard », le plus souvent recouverts de gomme-laque (ou « shellac » en anglais), qui ont popularisé l'enregistrement musical dans la première moitié du XX° siècle, avant d'être remplacés par les disques vinyle à microsillon de 33 ou 45 tours.

Mon oncle me racontait récemment l'histoire de mon grand-père aviateur, qui transportait à bord un gramophone à manivelle, et le faisait jouer sur l'aile après avoir atterri. C'est alors posée la question de comment lire sa collection de 78 tours, précieusement conservée depuis les années 1930. ON Mag vous présente donc ces quelques pistes.

Au fait, c'est quoi un 78 tours ?

L'appellation « 78 tours » regroupent par extension l'ensemble des disques d'avant les années 1950 et l'avènement du disque vinyle microsillon tournant à 33 ou 45 tours/minute. La norme de vitesse 78 tours fut imposée par la compagnie nord-américaine Victor à la fin des années 1920, mais de nombreux disques ont été pressés avant pour des vitesses variant de 60 à 120 tours/minute. Un « 78 tours » c'est donc un disque à vitesse de lecture spécifique.

gomme laque 78 tours

Les têtes de lecture à grosse aiguille des premiers phonographes pesant plus de 100 g, il fallait aussi des disques résistants. Le sillon, plus large que celui des « vinyles » actuels, était donc gravé dans de la gomme-laque , ou « shellac » en anglais (bien que d'autres essais aient eu lieu notamment en celluloïd), constituée de sécrétions de cochenille dissoutes dans de l'alcool et mélangées entre autres à de l'ardoise (miam!).

Enfin, les disques 78 tours nécessitent une pré-amplification spécifique , puisqu'ils ont été pressés avant l'avènement de la norme de pré-amplification RIAA de 1954, qui est encore en 2016 celle de nos préamplis et entrées phono. Auparavant, les compagnies pressaient leurs disques selon une courbe de pré-amplification propre. Écouter un 78 tours, c'est donc utiliser une certaine vitesse de lecture, une cellule ou aiguille adaptée et une pré-amplification spéciale.

La solution old school, en lecture mécanique

Après tout, pourquoi ne pas tourner la manivelle jusqu'au bout et écouter les disques en gomme-laque sur les appareils mécaniques avec lesquels nos anciens le faisaient ? Cela permet de profiter du son de l'époque, et c'est le top en terme de charme. Pour les réparations, plusieurs antiquaires et experts font encore le job, et des pièces de rechange se vendent en ligne.

vinyl

Pour les appareils à manivelle, attention à ne pas les laisser remontés, pour éviter l'usure du ressort et donc l'altération de la vitesse. Aussi, veiller à bien changer d'aiguille au maximum après la lecture de quatre morceaux ou faces, pour éviter l'usure excessive du sillon. Il est recommandé d'éviter les aiguilles les plus fortes ou à utilisation multiple, qui risquent aussi d'endommager le sillon. Il existe enfin des aiguilles en fibre organique ou en bois, moins agressives, mais dont les avantages sont controversés.

La solution fresh, avec une platine à vitesse réglable

Cependant, la lecture de 78 tours sur gramophone reste dégradante pour les disques, car les aiguilles épaisses et la pression de la tête de lecture ne sont pas douces avec les sillons. Aussi, tout comme avec le support vinyle, la technologie d'enregistrement de l'époque des 78 tours était bien supérieure à la technologie de lecture. Ainsi, lire ses disques en gomme-laque avec une platine et une tête de lecture modernisées permet de profiter beaucoup plus amplement de la musique pressée sur les sillons.

Shure DSH M78S P 700

Des marques comme Sure, Grado, Ortophon, Audio-Technica ou encore Rega offrent des cellules pour 78 tours à aiguilles de 2,5 mm à 4 mm qui permettent d'attaquer le sillon avec un angle différent de celui des gramophones, et en lisent ainsi une partie moins usée. Attention, il ne s'agit pas d'utiliser une cellule pour 33 tours ou 45 tours, car celle-ci endommagerait le sillon des disques gomme-laque. Inversement, l'utilisation d'u{jcomments off}

ne cellule 78 tours sur un disque vinyle aurait des effets désastreux sur le microsillon. Les tarifs pour une cellule neuve pour gomme-laque débutent à 80 € et peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines d'euros.

De nombreuses platines fournissant une vitesse de lecture adaptée sont disponibles en seconde main. Notamment certains modèles Dual, Lenco ou Thorens dont il est possible de faire varier la vitesse à partir de 60 et parfois jusqu'à 90 tours par minute. Mais il existe aussi des platines vinyles neuves d'entrée ou de milieu de gamme 33/45/78 tours avec préampli (attention, souvent RIAA) et sortie USB intégrés, par exemple chez Denon, TEAC ou Technics.

Pro ject platine vinyle Phono 1XpressionIII Comfort automatique

On trouvera aussi des modèles haut de gamme dont il faudra changer la courroie en plus de la cellule pour optimiser la lecture en 78 tours, par exemple chez Pro-Ject (voir article ON Mag ). Toutes ces platines peuvent s'acheter à partir de 1 5 0 € pour les plus basiques et jusqu'à plusieurs milliers d'euros en sommet de gamme.

La solution top audio

Les platines vinyle haut-de-gamme, cela vous va bien, mais vous voulez entendre votre 78 tours selon l'enregistrement de l'époque, avec la pré-amplification exacte du constructeur et en abîmant le moins possible l'irremplaçable sillon, peut-être même dans le but de le numériser dans sa plus belle forme pour en faire profiter les générations futures.

Pour cela, il existe une solution sans aiguille ni contact physique avec le sillon : la platine vinyle laser, qui braque cinq rayons sur le sillon, au plus loin possible des zones usées par l'aiguille des gramophones d'antan. Les platines japonaises ELP LT (pour Laser Turntable, à partir de 8 200 € ) le font sans numériser le signal, soit en gardant une lecture analogique des 78 tours (voir article ON Mag ).

Platine vinyle laser LT Ultimate Titre

Le nettoyage

Il conviendra aussi d'avoir des disques impeccablement nettoyés, et là il ne s'agit pas d'utiliser de l'alcool (qui dissout la gomme-laque!) ou des produits pour disques vinyles. Il faut d'utiliser des produits spécifiquement conçus pour la gomme-laque, ou simplement de l'eau distillée sur un feutre doux (à frotter bien dans le sens du sillon, hein!). Il existe aussi des machines à laver les vinyles compatibles avec ce type de disque, comme on en trouve par exemple chez Pro-Ject pour environ 470 € (voir article ON Mag ).

Pro Ject Vinyl Cleaner S P 600

La pré-amplification

Reste encore la question de la pré-amplification, puisque comme précisé plus haut, la courbe assurée par les préamplificateurs RIAA pour vinyle ne conviendra pas exactement à celle des enregistrements de l'époque. Pour cela, il existe plusieurs solutions audiophiles qui permettent de régler la pré-amplification des disques selon le constructeur dont ils sont issus, comme préamplificateur Momentum de Dan D'Agostino (28 000 $) , ou, plus abordable, le Cyrus Phono Signature (1 800 €) . Il existe aussi un préamplificateur universel français nommé Colibri . Vendu à partir de 600 € il permet d'utiliser 12 modes de pré-amplification différents.

colibri preampli universel 78 tours gomme laque

Enfin, pour la numérisation des disques (voir article ON Mag ) dans des conditions audiophiles optimales, on pourra aussi le convertisseur Joplin de M2Tech (2 000 €) qui permet de d'enregistrer touts types de disques en Hi-Res Audio avec jusqu'à 20 courbes de pré-amplification différentes.

Photos :  Hindustan Times , Little Black Book

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Radio Montmartre

Radio Montmartre

L'histoire du 78 tours, ancêtre du célèbre vinyle 33 tours.

Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la musique enregistrée s'écoutait sur les disques 78 tours.

Ce n'est que pendant les années 1950 que son successeur, le célèbre vinyle 33 tours ou disque microsillon, a pris sa place dans le coeur des Français.

Le disque 78 tours avait évidemment des avantages pour l'époque mais aussi une pluie d'inconvénients, à commencer par sa capacité. Il contient le plus souvent un titre par face, durant au plus 3 minutes pour les disques de 25 cm, ou 5 minutes pour les disques de 30 cm destinés notamment aux morceaux, plus longs, de musique classique.

Les disques 78 tours étaient joués sur des gramophones mécaniques ou électriques pour les Français les plus aisés.

Pathé, avant de se faire un nom dans le cinéma, a longtemps fait son beurre avec cette technologie. C'est d'ailleurs le groupe qui a lancé en 1927 les premiers disques à aiguille pour remplacer les disques à saphir.

Très fragiles, les disques ne résistaient pas à une utilisation trop fréquente, ni au soleil, à l'humidité ou encore à la poussière !

Message en direct aux animateurs

Quand le 33 tours a révolutionné l'histoire de la musique enregistrée

Publié le vendredi 16 juin 2023 à 18h39

En 1948, une révolution va bouleverser l’histoire de la musique : c’est la création du tout premier 33 tours microsillon. Thomas Henry, responsable des collections à Radio France, revient sur l'origine de ce format innovant qui a changé la façon de faire et d'écouter de la musique.

Le 18 juin 1948, en plein cœur de Manhattan, des journalistes assistent à une conférence de presse à la mise en scène déconcertante : un homme se tient à côté d'un empilement de disques 78 tours qui touchent pratiquement le plafond. De l'autre côté, une seconde pile de disques, beaucoup plus petite. L'homme s'appelle Edward Wallerstein, président de la célèbre maison de disques Columbia.

Il explique fièrement que la petite pile contient exactement la même quantité de musique que l'interminable tour à côté de laquelle il se tient. Il s'agit de disques d'un tout nouveau format, une innovation "sensationnelle". Le monde découvre le 33 tours.

Cinq fois plus de musique que sur un 78 tours

"LP", comme "Long Playing" ("Longue durée" en anglais) : c'est le nom que Columbia donne à ce disque d'un genre nouveau. Ces disques tournent à 33 tours 1/3 par minute et sont fabriqués en vinyle. Mais la vitesse et la matière dans laquelle ils sont fabriqués sont assez secondaires, en réalité. La vraie révolution, c'est la durée : alors qu'une face de 78 tours de 30 cm produit à cette époque peut contenir un peu plus de 4 minutes de musique, une face de 33 tours peut, elle, en contenir jusqu'à 23 minutes. C'est environ cinq fois plus de musique sur une surface équivalente. Et ce grâce à une invention capitale : le microsillon.

Le sillon désigne la spirale qui parcourt la surface d'un disque et dans laquelle le son est gravé. Sur un disque 78 tours, ce sillon est très large. À l'inverse, sur un 33 tours, le sillon est très fin et peut donc faire beaucoup plus de tours sur le disque, ce qui permet de graver plus de musique. Mais c'est aussi la manière d'écouter la musique qui va être bouleversée par le microsillon. Un concerto ou une symphonie peuvent durer plusieurs dizaines de minutes, parfois plus d'une heure. Auparavant, avec les disques 78 tours, il fallait changer de face toutes les quatre minutes, ce qui obligeait à beaucoup découper les enregistrements. Le microsillon permet lui des durées d'écoute consécutive qui sont beaucoup plus longues.

L'apparition de la pochette illustrée

Autre révolution consécutive à la création du 33 tours : les pochettes illustrées. La pratique existait déjà avant la Seconde Guerre mondiale, mais à de rares exceptions près, les pochettes n'étaient pas spécifiques aux disques qu'elles contenaient. La marque pionnière, dans ce domaine, c'est encore Columbia. Dès la fin des années 30, son directeur artistique, Alex Steinweiss, commence à réaliser des visuels originaux pour des coffrets de musique classique. Avec l'avènement du microsillon, cette logique de pochettes illustrées va petit à petit s'imposer chez toutes les maisons de disques, avec des résultats parfois extrêmement graphiques, notamment dans le jazz.

Le disque 33 tours va mettre un certain temps avant de s'imposer en France. Les grandes maisons de disques de l'Hexagone vont rester prudentes vis-à-vis des disques "Longue durée". Quand le microsillon va arriver, ce sont plutôt des petites marques qui vont se lancer en premier. Deux femmes méconnues vont jouer un rôle très important dans l'essor du microsillon dans l'Hexagone.

Deux personnalités méconnues mais très importantes

La première, c'est Louise Hanson-Dyer, une australienne installée en France depuis la fin des années 20. Elle est éditrice musicale, créatrice en 1932 des Éditions de l'Oiseau Lyre, spécialisées dans la musique ancienne, et au sein desquelles elle développe une activité discographique à partir de 1937. Très ouverte aux innovations de son temps, Hanson-Dyer est à l'origine du tout premier 33 tours microsillon produit et édité en France : l'Apothéose de Lully de Couperin par un ensemble instrumental dirigé par Roger Désormière.

La seconde, c'est Nicole Vandenbussche. Souvent présentée uniquement comme la seconde femme d’Eddie Barclay, cette chanteuse et productrice a pourtant joué un rôle important dans la création de ses labels, "Blue Star" puis "Barclay", mais aussi dans les négociations qu’elle a menées elle-même avec les grands labels de jazz américains qu’ils vont importer en France. C’est en grand partie grâce à elle et ses contacts à New-York que Barclay découvre, dès la fin des années 40, le microsillon et se lance très vite dans ce nouveau marché.

Plus qu'une simple innovation technique, le disque microsillon a bouleversé la façon de faire, de produire et d'écouter de la musique.

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Le vinyle 33 tours a 75 ans : histoire d'une révolution qui tourne encore

2023 M06 27

En 2013, ce n'est pas un hasard si les Daft Punk choisissent Columbia Records pour la sortie de leur quatrième et dernier album, "Random Access Memories".

Fascinés par un certain âge d'or révolu de la musique enregistrée – en particulier les années 1970, comme on l'entend clairement sur le disque – Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo optent pour ce qui est tout simplement la plus vieille maison de disques du monde, et communiquent largement en mettant en avant le logo mythique de Columbia.

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Dans la plus pure tradition Daft Punk, l'art et le marketing se mélangent, et on retrouve ce fétichisme du passé au moment de la révélation du vinyle de l'album, dont le macaron central reprend le code couleur jaune et rouge et le lettrage des grands disques Columbia de l'époque.

Les Daft Punk veulent se raccrocher à la grande histoire de la musique au format physique, et pour ce faire, quoi de mieux que de signer avec l'entreprise qui a donné naissance au format 33 tours ?

Certes, une première version (inaboutie techniquement) du disque 33 tours avait bien été imaginée en 1931 par RCA Victor, la grande rivale de Columbia Records. Mais en pleine crise économique, le grand public avait d'autres priorités. Tout va changer en juin 1948.

Après plusieurs années de travail, les ingénieurs de Columbia menés par Peter Carl Goldmark sont prêts à dévoiler leur dernier-né. Une conférence de presse est donnée au célèbre hôtel Waldorf-Astoria de New York, où la même œuvre musicale est présentée dans 2 formats.

Dans celui de l'époque – le 78 tours –, des dizaines de disques sont empilés sur une hauteur impressionnante. En version 33 tours, l'œuvre en question ne nécessite que quelques disques, empilés sur un petit tas.

Toute la révolution du microsillon est résumée dans cette démonstration : le disque 33 tours est surnommé LP ( Long Play ) car il permet d'enregistrer jusqu'à 23 minutes de musique par face contre à peine 5 pour le 78 tours.

C'est l'occasion de rappeler que l'important dans cette histoire, ce n'est ni la vitesse (33 tours 1/3), ni la matière (le vinyle). La révolution, c'est la durée. De 4 minutes sur un disque 78 tours, on passe à près de 23 minutes grâce à une invention capitale : le microsillon. pic.twitter.com/eYata2co75 — Thomas Henry (@ceints2bakelite) June 18, 2023

Ce bond de géant est bien sûr rendu possible par le ralentissement important de la vitesse de rotation – on savait le faire avant 1948 – mais aussi et surtout par la finesse du sillon gravée dans le vinyle, par opposition au sillon grossier qui était tracé dans les disques 78 tours. On remplace aussi la gomme-laque de ces derniers, réputée fragile, par du polychlorure de vinyle, qui donne des disques plus légers, moins épais et vendus comme "incassables"

Les industriels en profitent pour vendre des platines et des amplis, qui remplacent les vieux gramophones, et la qualité sonore progresse elle aussi largement. Les 33 tours restituent des fréquences sonores beaucoup plus larges, ils souffrent peu du "surface noise" (bruit de surface) et ils s'usent bien moins, en plus donc d'occuper beaucoup moins de place et de ne pas obliger à se lever toutes les 5 minutes pour les retourner et reprendre le fil d'une œuvre interrompue.

matiere des disques 78 tours

Toutes ces qualités sont mises en évidence sur le tout premier disque microsillon commercialisé par Columbia Records, le Concerto pour violon n°2 en mi mineur de Mendelssohn. Une œuvre d'une grosse trentaine de minutes qui peut désormais être écoutée avec une seule interruption, contre sept ou huit auparavant.

Et c'est effectivement une révolution. Mais comme beaucoup d'innovations, le disque microsillon mettra un peu de temps avant d'être définitivement adopté, car le public n'est pas équipé pour les lire, et une guerre des formats – un classique de l'industrie audiovisuelle – fait rage pendant quelques années entre Columbia et RCA Victor.

Refusant catégoriquement d'adopter le vinyle 33 tours de son concurrent, RCA préfère lancer en 1949 le 45 tours, qui deviendra le format de référence des singles (mais c'est une autre histoire). En vain : au fil des années 1950, le LP gagne sa place et remplace progressivement le vieux 78 tours.

Et à la fin de la décennie, avec l'explosion du rock'n'roll, les artistes s'emparent du format LP (46 minutes max) pour sortir des albums de plus ou moins 40 minutes, une durée imposée qui restera la norme pendant plusieurs décennies, jusqu'à l'arrivée du CD.

Grâce au disque 33 tours, l'album devient le mode d'expression artistique privilégié pour sortir une suite de chansons inédites, et certains des artistes les plus célèbres des années 1960 et 1970 l'érigeront au rang d'art majeur en remplaçant les compilations des pionniers du rock par des créations artistiques cohérentes voire des concept albums.

Avec leur grand diamètre de 30 centimètres, les 33 tours démocratisent aussi les artworks des pochettes – inventés en 1938 par Alex Steinweiss, DA chez… Columbia Records – qui deviennent souvent des œuvres d'art à part entière, et permettent de rendre les disques beaucoup plus attractifs visuellement pour les clients. Bref, la révolution du microsillon est technique, artistique et commerciale.

Mais le 33 tours a aussi des défauts, et il sera à son tour menacé puis dépassé par d'autres innovations : la cassette audio d'abord , puis le CD , qui entraînent un effondrement des ventes de vinyles à partir de la fin des années 1980.

Heureusement, comme tout le monde le sait désormais, le disque microsillon a commencé à ressusciter à partir de la fin des années 2000, au point d'être redevenu aujourd'hui le support physique de référence – malgré son prix – d'une industrie musicale outrageusement dominée par l'écoute dématérialisée en streaming.

Rien ne garantit que vos bibliothèques Spotify seront encore là dans 75 ans, mais on peut parier sur le fait que le vinyle 33 tours se portera encore bien, quitte à être fabriqué avec des matières moins polluantes que le plastique. Finalement, les publicitaires de Columbia Records avaient raison : le disque microsillon est bien indestructible.

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Excavated Shellac : les raretés cachées des disques 78 tours

jeudi 03 juin 2021 de 19h à 20h35

Closer Music

Online edition.

4 jours de festival du 03 juin au 06 juin 2021

Depuis 2007 et la création de son site Excavated Shellac, Jonathan Ward offre une nouvelle porte d'entrée aux histoires des musiques non-anglophones et surtout non-occidentales.

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Jonathan Ward

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Jonathan Ward est un producteur et un collectionneur d'anciens enregistrements sonores commerciaux du monde entier, nommé aux Grammy Awards.

Depuis 2007, il publie ses écrits ainsi que des disques de sa collection sur le site Excavated Shellac, mais aussi avec le label Dust-to-Digital.

Joseph Ghosn

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Né·e en 1971.

Il a surtout débuté en écrivant sur la musique, notamment aux Inrockuptibles où il couvrait à peu près tous les genres. Depuis cette époque, la musique accompagne toujours son travail, mais aussi son Instagram, qu’il consacre à des chroniques personnelles de disques sortis de sa collection. Il possède une collection de 78 tours arabes qu’il doit écouter au plus tôt, c’est-à-dire dès qu’il aura trouvé le gramophone idéal. Il est par ailleurs l’auteur d’essais sur Sun Ra, La Monte Young, le Velvet Underground, qui recoupent ses articles sur la musique, le son et les disques... 

jeudi 09 déc. à 10h, 17h, 19h

Le langage des plantes avec Julia Graves

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Moscow Metro

The Moscow Metro Tour is included in most guided tours’ itineraries. Opened in 1935, under Stalin’s regime, the metro was not only meant to solve transport problems, but also was hailed as “a people’s palace”. Every station you will see during your Moscow metro tour looks like a palace room. There are bright paintings, mosaics, stained glass, bronze statues… Our Moscow metro tour includes the most impressive stations best architects and designers worked at - Ploshchad Revolutsii, Mayakovskaya, Komsomolskaya, Kievskaya, Novoslobodskaya and some others.

What is the kremlin in russia?

The guide will not only help you navigate the metro, but will also provide you with fascinating background tales for the images you see and a history of each station.

And there some stories to be told during the Moscow metro tour! The deepest station - Park Pobedy - is 84 metres under the ground with the world longest escalator of 140 meters. Parts of the so-called Metro-2, a secret strategic system of underground tunnels, was used for its construction.

During the Second World War the metro itself became a strategic asset: it was turned into the city's biggest bomb-shelter and one of the stations even became a library. 217 children were born here in 1941-1942! The metro is the most effective means of transport in the capital.

There are almost 200 stations 196 at the moment and trains run every 90 seconds! The guide of your Moscow metro tour can explain to you how to buy tickets and find your way if you plan to get around by yourself.

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  9. qu'est-ce qui différencie les disques 78 tours des disques ...

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