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A Montpellier, des préparatifs mémoriels et festifs à la destruction de la tour d’Assas

Construite il y a cinquante-quatre ans, la plus haute tour d’habitation de la ville sera détruite en 2024, avec l’accord de ses résidents. Dimanche 7 mai, un funambule en est parti pour rejoindre un autre immeuble. Une grande bâche la recouvre, couverte de messages de ses habitants.

Par  Anne Devailly   (Montpellier, correspondante)

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En ce dimanche 7 mai, par un temps clair et peu venteux, une funambule a opéré une traversée, au cœur de la Mosson, anciennement baptisée La Paillade, le quartier le plus populaire de Montpellier. En l’air, devant la foule, elle est partie de la tour d’Assas pour rejoindre celle du Pic Saint-Loup. Une manifestation artistique souhaitée par la ville, avant que la première, la plus haute tour d’habitation de Montpellier, ne soit détruite fin 2024, cinquante-quatre ans après sa construction.

Pour symboliser ce changement d’époque, la tour d’Assas revêt une allure particulière : une immense bâche montre un homme, de dos, une valise à la main. La lecture peut être double : un homme qui arrive et qui s’installe, en 1969. Ou le même, en train de quitter les lieux, aujourd’hui.

Dans l’intervalle, cette tour comptait dans les années 1990 plus de 600 habitants répartis dans ses 22 étages, la plupart originaires du Maroc. En 2009, elle en accueille davantage, sans doute 800, dans des appartements parfois surpeuplés, dans des locaux dégradés, avec les trois ascenseurs souvent en panne et des coupures d’eau qui rythment le quotidien. En 2015, ce sont une vingtaine de femmes, habitantes de la tour qui s’organisent en collectif et demandent elles-mêmes une solution, quitte à envisager la destruction.

C’est évidemment important pour la suite : la mairie de Montpellier décide, en réponse, de la démolition, en accord avec les habitants. Aujourd’hui, elle souhaite qu’ils s’emparent de cet événement pour se remémorer ce qu’ils y ont vécu.

Travail de mémoire

Et de fait, la bâche n’est que la partie la plus visible d’un vaste projet qui a impliqué la population. La mairie avait lancé un appel à candidatures pour trouver l’équipe qui arriverait à créer un projet intégrant les habitants. Le dossier lauréat a permis, en amont de la pose de la bâche, un travail de mémoire avec les anciens résidents de la tour d’Assas.

Aux manettes, l’i. PEICC, association d’éducation populaire bien implantée à la Paillade, et Nourdine Bara, un habitant devenu incontournable dans le quartier : c’est lui qui organise régulièrement des « agoras », proposant aux habitants de venir parler du livre qu’ils sont en train de lire, ou aux communautés de venir renouer le dialogue après une période de tension dans le quartier. C’est à lui, aussi, que le sociologue centenaire Edgar Morin s’est adressé quand il a voulu venir dialoguer avec des jeunes du quartier, toujours dans une agora organisée en plein air devant les halles, en octobre 2022. Enfin, troisième associé au sein de l’équipe, Al, l’artiste qui a conçu et réalisé la bâche.

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Tour d’Assas : la cérémonie des adieux à Montpellier

La destruction de cette tour de 22 étages, emblématique du quartier de la mosson, à montpellier, débutera en octobre. d’ici là, à l’initiative de la ville, des projets artistiques insuffleront encore un peu de vie dans ce grand vide de béton. l’occasion d’écrire un dernier pan de l’histoire de ce lieu qui a abrité, durant 50 ans, des centaines de vies..

C’est une grande dame de béton plantée au cœur de La Mosson. Durant 50 ans, elle a porté 22 étages de vies empilées. Jusqu’à 800 habitants ont peuplé ce “village vertical”, titre du beau film documentaire que lui a consacré, en 2009, la réalisatrice Laure Pradal. Vertigineux et délabré, il va bientôt s’effacer. Du paysage, mais pas des mémoires.

Si la démolition de la Tour d’Assas représente l’acte fondateur du projet de renouvellement urbain de La Mosson, la Ville n’en souhaite pas moins faire des adieux soignés à ce lieu chargé de tout un pan de l’histoire du quartier. «   Nous avons lancé, dans une démarche d’urbanisme transitoire, des “permis d’imaginer” pour permettre à des hommes et des femmes de mettre de la poésie dans ce lieu avant sa destruction. De rendre hommage à sa mémoire. Les travaux de désamiantage débuteront en octobre. Jusqu’en septembre, la tour sera donc habitée par des artistes, des imaginaires qui accompagnent le processus de transformation de La Mosson. Un quartier qui souffre hélas, depuis de nombreuses années, d’un processus de dépréciation, de tension, de difficultés, notamment dans l’habitat   », développe le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse.

Deux projets ont été retenus pour cette occupation temporaire qui débute dès aujourd’hui. Le premier, porté par la coopérative artistique et culturelle “Créature(s) créatrice(s)”, consiste, «   en un partenariat avec plusieurs établissements scolaires et le tissu associatif local, à animer et faire visiter le 22e étage de la Tour d’Assas   » , détaille Laurie Quersonnier. Ateliers cirque, arts plastiques, rap, musique, cuisine, exposition, projections cinéma... «   Toutes les occasions seront bonnes pour venir prendre de la hauteur   » , promet la représentante de “Créature(s) créatrice(s)”. Avec un temps fort prévu le 7 mai : une funambule de la compagnie Basinga s’élancera sur un fil de la tour du Pic Saint-Loup, située en face, pour rejoindre la tour d’Assas ! Ce même jour aura lieu «   le vernissage de toutes les expositions qui auront été réalisées   » .

Le second projet, porté par l’association Plume avec Al Sticking, l’I.PEICC (association d’éducation populaire de lutte contre l’exclusion sociale) et Nourdine Bara (Motifs d’évasion), investira la façade du bâtiment haut de près de 80 mètres. «   Afin de rendre hommage aux habitants de la tour d’Assas et aux 50 années passées entre ses murs, on va proposer une œuvre monumentale évolutive, qui prendra place de courant avril à septembre   », explique Al Sticking. «   Pour ce projet intitulé Souffle, on tient à retrouver et à rencontrer des anciens habitants de la tour pour les écouter et les faire intervenir sur l’œuvre que nous créerons de manière participative   », poursuit-il. «   On est conscient de la perte de repères que va susciter la démolition de ce grand monument pailladien. C’est un emblème qui disparaît. On propose une œuvre éphémère, mais pour essayer de rendre les mémoires aussi éternelles que possible.   »

Un plan d’une vingtaine d’actions complémentaires à ces deux “permis d’imaginer” viendra étoffer cette cérémonie des adieux. Parmi elles, la réalisation, par le média citoyen du quartier, Kaina TV, d’une quarantaine de capsules audio à partir de témoignages d’habitants, de commerçants, d’acteurs associatifs qui raconteront « leur » tour d’Assas. Seront également proposés des escape game dans le bâtiment, la réalisation d’un film sur l’histoire de la tour par Mr Gustave, des ateliers d’écriture et de poésie par Esprit libre, l’écriture de saynètes théâtrales racontant la tour d’Assas par la Cosutumotek et la Niak Cie... La Ville envisage aussi d’intégrer, cette année, la tour d’Assas à l’opération Cœur de ville en lumières et d’y organiser un feu d’artifice le 14 juillet. A noter enfin que des visites du toit de la tour seront proposées en semaine. L’occasion de profiter, avant qu’elle ne disparaisse, de la vue à couper le souffle offerte au sommet du plus haut immeuble d’habitation de la ville. Amélie Goursaud

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1 Amélie Goursaud

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Dévoilement du troisième acte de l’œuvre monumentale "Souffles", sur la tour d’Assas

La rénovation urbaine Cévennes Mosson vise à ouvrir le quartier, à rééquilibrer la ville, à améliorer la qualité de vie au quotidien et à lui redonner de l’attractivité. Cela passe par des phases de démolition-reconstruction de logements, telle la tour d’Assas, sur le Grand Mail, dont la destruction est prévue en 2024.

Les premiers et les derniers habitants de la tour d’Assas

 «  Le quartier de la Mosson est l’objet d’une très forte ambition de la Ville et de la Métropole de Montpellier en matière de rénovation urbaine, pour améliorer le cadre de vie des habitants, l’accès à l’emploi, la qualité des commerces et la réussite des enfants à l’école publique », a annoncé Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole. Programmé sur une dizaine d’années, cet ambitieux projet urbain doit porter ses fruits rapidement et sur le long terme. Durant ce projet de renouvellement urbain Mosson et Cévennes (ANRU) dont le budget s’élève à 500 millions d’euros, la tour d’Assas va être, après une opération de désamiantage, démolie d’ici à la fin de l’année 2024. 

Le projet "Souffles" est une fresque qui, depuis avril, s’affiche sur la façade de la tour. Ce sont 126 bâches et 126 tissus sur 76 m de haut par 22 m de large, qui composent deux œuvres sur la plus haute tour d’habitation d’Occitanie. Un travail rendu possible grâce aux permis d’imaginer, la démarche d’urbanisme transitoire lancée par la Métropole de Montpellier et portée par Altémed. 

"Souffles", est une œuvre monumentale portée par l’association Plume, qui rassemble l’artiste Al Sticking, l’I.PEICC et Nourdine Bara. L’œuvre est présentée sous la forme de 3 actes. Al Sticking, directeur artistique du projet, propose sous forme de peintures monumentales, deux visuels en mouvement, représentant des personnages, les premiers et les derniers habitants de la Tour d’Assas. 

Voir aussi : La démolition débute au pied de la tour d'Assas

Depuis le 13 septembre, un nouveau personnage, un dernier souffle

"Souffles" est un concept artistique mémoriel, construit en collaboration avec les anciens habitants de la tour d’Assas, qui ont généreusement partagé leurs souvenirs, afin de transmettre leurs expériences de vies, et ainsi permettre de conserver ces moments de joie, de tristesse, de solidarité, de frustrations et de luttes, avant la disparition de ce phare emblématique du quartier de la Paillade. Depuis début mai, le public a pu découvrir un premier personnage, faisant référence aux premiers habitants du bâtiment, un homme de dos une valise à la main, interrogatif devant l’infini de béton qui se présentait devant lui. L’équipe est intervenue à nouveau sur la face sud de la tour, pour retirer petit à petit les éléments du premier personnage, révélant ainsi l’hommage rendu aux dernier(e)s habitant(e)s. Pour un dernier souffle. 

Voir aussi : "Là où les mots sont", film souvenir de la Tour d'Assas

Le projet "Souffles" : une démarche collaborative

« Afin de rendre hommage aux habitants de la tour d’Assas, aux 50 années passées entre ses murs avant sa disparition à venir »  , déclare l'artiste Al Sticking. "Souffles" est un concept de mémorial artistique, construit en collaboration avec les anciens habitants de la tour d’Assas qui ont accepté de partager leurs souvenirs et instants de vie. En effet, la tour Assas, construite par l’architecte Guy Guillaume, a été implantée dans le nouveau quartier de la Paillade en 1969. Du haut de ses 76 mètres et de ses 22 étages (la plus haute tour d’Occitanie), elle accueillait jusqu’à 800 locataires.

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VIDEO. Elle disparaîtra bientôt du paysage, la démolition de la Tour d'Assas a débuté à Montpellier

Avec près de deux mois d'avance, ce lundi 10 juillet la destruction de la Tour d'Assas a débuté dans le quartier de la Paillade à Montpellier (Hérault). Un premier coup de marteau-piqueur très médiatique.

C'est l a plus haute tour d'Occitanie à laquelle les habitants de la   Paillade   sont venus rendre un dernier hommage.   Faute de pouvoir être détruite à l'explosif en raison de la proximité d'autres bâtiments, la Tour d' Assas , à Montpellier   (Hérault) , a subi aujourd'hui son premier coup de   marteau-piqueur, au pied de l'édifice.   Elle sera par la suite   attaquée   par le haut. Un événement très suivi puisque Michael   Delafosse , maire de Montpellier, est venu en personne assister à l'événement.   "Les ascenseurs étaien t tout le temps en panne, les enfants en retard à l'école et c'était un facteur d'échec, énumère l'édile.   En bas, malheureusement, l'économie de la drogue avait prospéré donc il faut des reprises en main par la puissance publique. "

Si nous les abandonnons (les habitants de la Paillade, ndlr), alors ce sera des terreaux à d'autres problèmes qui abîmeront notre pacte social et républicain. Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier

Ainsi, dans quelques mois, l'immeuble de 73 mètres de haut, vieux de presque 45 ans, ne sera plus. "Tous les Montpelliérains et essentiellement les  Paillandins  s'identifient à la tour d' Assas , estime Brahim  Abbou , de l'office HLM de Montpellier.   On va s'habituer un peu à ce qu'elle disparaisse du paysage.  C'est important pour les familles qui étaient là   [...]   de tourner la page sur cette histoire et ce passé. "

Et ce n'est qu'un début. Le quartier de la   Mosson doit être entièrement repensé ces prochaines années. Parmi les nombreux projets, celui d' une résidence multigénérationnelle soutenu par l'Etat. Pour la rénovation du Quartier de la mosson une enveloppe  globale de 500 millions d'euros va être débloquée .

Pour aller plus loin :

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• copier le lien https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/mosson/video-elle-disparaitra-bientot-du-paysage-la-demolition-de-la-tour-d-assas-a-debute-a-montpellier-2810678.html
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La tour d’assas s’ouvre au public .

Le quartier de la Mosson fait l’objet d’un projet ambitieux de renouvellement urbain . Dans ce cadre, la tour d'Assas, plus haute tour d’habitation de Montpellier, va faire l’objet d’un processus de démolition en 2024. Afin d’accompagner les habitants et d’engager un travail de mémoire, un plan d’action avec plusieurs associations a été mis en place jusqu’à l’été 2023, avec notamment la possibilité de visiter le 22ème étage et de monter sur le toit.

Des Permis d’Imaginer pour la mémoire de la tour d’Assas

Les Permis d’Imaginer portant sur la tour d’Assas visent à accompagner la disparition de ce symbole fort et permettre un nouveau regard sur le quartier. A travers l’accueil des habitants du quartier au 22ème étage de la tour et la création d’une œuvre XXL en façade du bâtiment, Créature.s Créatrice.s et le collectif Plume ont pour mission de travailler sur la mémoire du quartier grâce à des temps de partage.

Des visites du 22ème étage et du toit ouvertes à toutes et à tous

À partir du 5 avril 2023, les habitants du quartier de la Mosson et de Montpellier pourront accéder au 22ème étage de la tour et profiter de la vue panoramique qu’elle offre sur Montpellier et ses alentours.

Des ateliers sont déjà organisés depuis février dans la Tour d’Assas par l’association Créature.s Créatrice.s, en lien avec les associations de quartiers et les enfants de la Mosson.

Plus de 300 personnes ont ainsi déjà participé à la création des espaces visitables au 22ème étage. Ces activités vont courir encore tout le mois d’avril.

A partir de mai et jusqu’à la fermeture de la tour, Créature.s Créatrice.s organise, en lien avec ACM HABITAT, des visites guidées et ateliers cirque, arts plastiques, rap, musique, expositions ou projections cinéma.

En savoir plus

Toutes les occasions seront bonnes pour vous inviter à venir prendre de la hauteur, passer un moment en compagnie des équipes artistiques et découvrir l’histoire de la Tour et du quartier.

Inscrivez-vous pour visiter le 22ème étage et le toit de la Tour d’Assas

Inscription en ligne

Les inscriptions sont également possibles à la Maison du projet Gisèle Halimi , à sa permanence aux Halles des 4 saisons le vendredi matin et à l’agence Mosson d’ACM HABITAT .

Des créneaux de réservation seront ajoutés au fil de l’eau sur la page dédiée aux inscriptions et sur le site de Créature.s Créatrice.s.

La « Traversée », événement hors-normes à découvrir le 7 mai 2023

Le 7 mai prochain à 17h, la compagnie Basinga réalisera une performance funambule entre la tour d’Assas et la résidence « Pic st Loup ».

La « Traversée » est un événement public, symbole de la transition et de la transformation du quartier, organisé avec les enfants, les habitants et les associations du quartier.

Tout savoir sur l'aménagement urbain du quartier Mosson

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Permis d’imaginer, Tour d’Assas 2  

Le projet “SOUFFLES” porté par l’association Plume représentée par Al Sticking, en partenariat avec l’I.PEICC et Nourdine Bara, dans le cadre des permis d’imaginer, a présenté le deuxième acte de son installation monumentale et évolutive sur la tour d’Assas ce samedi 17 juin 2023.

Le premier acte, intitulé “L’arrivée, 1969”, révélé le 5 mai dernier, propose un personnage de dos, face au quartier de la Paillade, et fait référence aux premiers habitants de la tour, en grande partie salariés d’IBM, mais aussi des fonctionnaires, des rapatriés d’Algérie ainsi que nouveaux arrivants en provenance du Maghreb. Le code vestimentaire appuie cette époque, et de nombreux témoignages d’anciens résidents sont inscrits sur l’imperméable. Le public peut les découvrir en se rendant directement sur place, et un travail d’affichage sur l’espace public par Mouss Besson permet de mettre à vue ces précieux souvenirs, réhaussés par Pauline Desombre.

Il s’agit ici d’une œuvre vivante, le vent s’insérant entre les 126 morceaux de l’installation, provoquant de légères ou brusques ondulations sur l’intégralité du personnage.

Samedi 17 juin, l’équipe de cordistes d’Acro Gecko est intervenue à nouveau sur la façade du bâtiment, afin de libérer les bas de chaque tissu, et ainsi permettre la mise en mouvement totale de l’œuvre, sous la forme d’un double visuel évolutif au gré des vents, offrant par la même occasion un aperçu de l’acte 3.

Depuis le 17 juin, un nouvel habillage d’Al Sticking se dévoile.

Les prochaines dates :

• jusqu’au 26 juillet :   visites ouvertes à tous. Inscription sur my.weezevent.com/tourdassas
• 26 juillet : Caravane des sports – Montpellier Basket Mosson
• 11 août : 3 e acte du projet « SOUFFLES » par Al Sticking

Des actions artistiques vont se poursuivre jusqu’en 2024, date de démolition de la Tour.

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La tour d’Assas s’ouvre au public !

Actualité publiée le 06/04/2023.

Des Permis d’Imaginer pour la mémoire de la tour d’Assas

Les Permis d’Imaginer portant sur la tour d’Assas visent à accompagner la disparition de ce symbole fort et permettre un nouveau regard sur le quartier. A travers l’accueil des habitants du quartier au 22ème étage de la tour et la création d’une œuvre XXL en façade du bâtiment, Créature.s Créatrice.s et le collectif Plume ont pour mission de travailler sur la mémoire du quartier grâce à des temps de partage.

Des visites du 22ème étage et du toit ouvertes à toutes et à tous

À partir du 5 avril 2023, les habitants du quartier de la Mosson et de Montpellier pourront accéder au 22ème étage de la tour et profiter de la vue panoramique qu’elle offre sur Montpellier et ses alentours.

Des ateliers sont déjà organisés depuis février dans la Tour d’Assas par l’association Créature.s Créatrice.s, en lien avec les associations de quartiers et les enfants de la Mosson.

Plus de 300 personnes ont ainsi déjà participé à la création des espaces visitables au 22ème étage. Ces activités vont courir encore tout le mois d’avril.

A partir de mai et jusqu’à la fermeture de la tour, Créature.s Créatrice.s organise, en lien avec ACM HABITAT, des visites guidées et ateliers cirque, arts plastiques, rap, musique, expositions ou projections cinéma.

En savoir plus

Toutes les occasions seront bonnes pour vous inviter à venir prendre de la hauteur, passer un moment en compagnie des équipes artistiques et découvrir l’histoire de la Tour et du quartier.

Inscrivez-vous pour visiter le 22ème étage et le toit de la Tour d’Assas

Inscription en ligne

Les inscriptions sont également possibles à la Maison du projet Gisèle Halimi , à sa permanence aux Halles des 4 saisons le vendredi matin et à l’agence Mosson d’ACM HABITAT .

Des créneaux de réservation seront ajoutés au fil de l’eau sur la page dédiée aux inscriptions et sur le site de Créature.s Créatrice.s.

La « Traversée », événement hors-normes à découvrir le 7 mai 2023

Le 7 mai prochain à 17h, la compagnie Basinga réalisera une performance funambule entre la tour d’Assas et la résidence « Pic st Loup ».

La « Traversée » est un événement public, symbole de la transition et de la transformation du quartier, organisé avec les enfants, les habitants et les associations du quartier.

Tout savoir sur l'aménagement du quartier Mosson

Mairie de Montpellier

1, place Georges Frêche 34267 MONTPELLIER cedex 2 Tramway 1 et 3 arrêt Moularès Hôtel de ville Tramway 4 arrêt Georges Frêche - Hôtel de Ville Coord. GPS : 43°35'52"N, 3°52'39"E

04 67 34 70 00

Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30 sauf le jeudi de 10h00 à 19h00

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Tour d’Assas : « SOUFFLES », un projet sur la mémoire porté par l'association Plume

Le projet artistique participatif, intitulé « SOUFFLES » est une création mémorielle et populaire, autour de la disparition d’un symbole majeur du quartier de la Mosson, et de sa restructuration à venir, sous forme d’urbanisme transitoire.

La Tour d'Assas : symbole majeur du quartier de la Mosson

Dans le cadre de la démarche “Permis d’imaginer”, et plus précisément de l’appel à projet Tour d’Assas 1 : « Enveloppe du bâtiment », l’association Plume , porteuse du projet, représenté par l’artiste Al Sticking , en partenariat avec l’I.PEICC et Nourdine Bara via “Motifs d’évasions”, proposent un grand projet artistique participatif, intitulé « SOUFFLES. »

L’œuvre monumentale, qui prend la forme de 252 bâches, a été réalisée sur la base de la récolte de la mémoire des habitants. Chacune d’entre elle est chargée de souvenirs d’habitants du quartier.

En effet, la tour d’Assas, construite par l’architecte Guy Guillaume, s’implante dans le nouveau quartier de la Paillade en 1969. Du haut de ses 76 mètres et 22 étages (plus haute tour d’Occitanie), elle a accueilli jusqu’à 800 locataires.

A partir du milieu des années 90, ce “village vertical” va connaître quelques évènements majeurs :

1995 : Action en justice des locataires pour être remboursés des trop perçus de charges encaissés par la société HLM

31 mars 2004 : Application du droit de préemption urbain forcé

2009 : Le documentaire de Laure Pradal libère et diffuse la parole des habitants quant aux conditions de vies précaires, à l’état de délabrement avancé du bâtiment, à la discrimination ressentie, mais aussi à la solidarité des occupants.

26 juillet 2013 : L’immeuble est repéré comme “fragile”

2015 : Un collectif d’habitants dénonce les conditions de vie indécentes : vétusté, insécurité des ascenseurs, suroccupation des appartements, manque d’hygiène dans les parties communes, et exigent la démolition.

Septembre 2017 : Première déclaration politique à propos de la destruction de la Tour d’Assas.

Avril 2021 : Michaël Delafosse, Maire de la ville de Montpellier, annonce la destruction de la Tour d’Assas pour 2024.

Un projet porté par l'association Plume

« Au-delà de ces bouleversements et de la fin incontestable de cet immense lieu de vie, nous avons rencontré et interrogé au cas par cas un grand nombre d’anciens résidents, à propos de leur quotidien passé, et avons évoqué leurs souvenirs et leurs histoires particulières, des anecdotes aux récits de vie, des petits plats aux grands moments, des aubes aux crépuscules, afin de les retranscrire et transmettre ces mémoires.

En effet, la disparition de cet emblème du quartier, ainsi que les métamorphoses à venir seront d’une importance capitale pour le quartier, mais aussi pour la ville de Montpellier et sa métropole. Il s’agira ici d’accompagner les habitants, sous formes de rituels artistiques, et de traversée symbolique du deuil, de par les propositions qui suivront ici, pour une transformation heureuse. L’association Plume et ses collaborateurs prennent entièrement la mesure des pertes de repères liées à la disparition de ce marqueur visuel du paysage, incroyablement puissant, et mettront tout en œuvre pour proposer une création tout aussi massive et rayonnante que l’ombre qu’elle diffusa sur le quartier durant toutes ces années. 

Pour ce faire, dès janvier 2023, avec Nourdine Bara et l’appui de l’IPEICC , via leurs connaissances du territoire et de ses habitants, nous avons contacté un grand nombre d’anciens résidents volontaires pour recueillir leurs témoignages, et mettre en mots les expériences vécues durant ces 50 dernières années dans la tour d’Assas.

Al Sticking , directeur artistique du projet SOUFFLES, proposera alors sous forme de peintures, 2 visuels illustrant les débuts, et les derniers jours de la tour, par 2 personnages distincts, composés d’éléments relatifs à ces souvenirs, et à l’histoire écrite ensemble durant ces 55 années d’occupation de cette tour emblématique, en intégrant directement sur les peintures les témoignages et souvenirs des habitants.

L’installation prend place début mai sur la face sud de la tour d’Assas, évoluera et se transformera pendant plusieurs mois en différents actes, illustrant poétiquement la diffusion des mémoires aux 4 vents, et les départs des anciens locataires vers d’autres horizons, tout en signifiant la mue du territoire.

En parallèle de cette installation, deux agoras organisées par Nourdine Bara et l’association Motifs d’évasion prendront place dans l’espace public, à proximité de la tour d’Assas, avec des anciens résidents pour échanger en public autour de leurs expériences de vies dans la tour, et ainsi partager leurs mémoires.

Il s’agit ici de présenter une œuvre monumentale et totalement exclusive dans son processus artistique, en lien direct avec l’histoire du bâtiment et de ses anciens résidents, dans le but de transmettre, diffuser, et archiver leurs mémoires, en complément des agoras. Nous souhaitons ici, lorsque la pierre sera détruite, par le biais d’une intervention artistique éphémère et de prises de paroles publics, ne pas laisser disparaître tous ces souvenirs, et rendre éternel le plus grand nombre d’histoires qui nous ont été intimement partagées. »

Installation des bâches et présentation du projet SOUFFLES par Al  Sticking ,  directeur artistique

Permis d’Imaginer : Au cœur du plan d’action de la Tour d’Assas

Le quartier de la Mosson fait l’objet d’un projet ambitieux de renouvellement urbain, piloté par Montpellier Méditerranée Métropole, avec la Ville de Montpellier, la SA3M, ACM HABITAT et d’autres partenaires. Dans ce cadre, la Tour d’Assas, plus haute tour d’habitation de Montpellier va faire l’objet d’un processus de démolition en 2024. Afin d’accompagner les habitants et d’engager un travail de mémoire, un plan d’action avec plusieurs associations a été mis en place jusqu’à l’été 2023, avec notamment la possibilité de visiter le 22ème étage et de monter sur le toit. 

Des Permis d’Imaginer pour la mémoire de la Tour d’Assas

Les Permis d’Imaginer portant sur la tour d’Assas visent à accompagner la disparition de ce symbole fort et permettre un nouveau regard sur le quartier. A travers l’accueil des habitants du quartier au 22ème étage de la Tour et la création d’une œuvre XXL en façade du bâtiment, Créature.s Créatrice.s et le collectif Plume travaillent sur la mémoire du quartier grâce à des temps de partage. La traversée funambule, qui sera réalisée le dimanche 7 mai par la compagnie Basinga entre la résidence Pic Saint Loup et la Tour d’Assas, marquera un temps fort à la Tour d’Assas.

Des visites du 22ème étage et du toit ouvertes à toutes et à tous

Depuis le 1er avril 2023, les habitants du quartier de la Mosson et de Montpellier peuvent accéder au 22ème étage de la tour et profiter de la vue panoramique qu’elle offre sur Montpellier et ses alentours.

Des ateliers sont par ailleurs organisés depuis février dans la Tour d’Assas par l’association Créature.s Créatrice.s, en lien avec les associations de quartiers et les enfants de la Mosson. Plus de 500 personnes ont ainsi déjà participé à la création des espaces visitables au 22ème étage. Ces activités vont courir encore jusqu’à fin juin.

Depuis le début du mois d’avril et jusqu’au mois de juillet, Créature.s Créatrice.s organise, en lien avec ACM HABITAT, des visites guidées et ateliers cirque, arts plastiques, rap, musique, expositions ou projections cinéma. Toutes les occasions seront bonnes pour vous inviter à venir prendre de la hauteur, passer un moment en compagnie des équipes artistiques et découvrir l’histoire de la Tour et du quartier.

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Avant sa destruction, la tour d'Assas à Montpellier devient un lieu de tournage

Depuis le 20 août, une équipe de tournage a investi le 22e étage de la tour, pour une dizaine de jours pour tourner "Là où les maux sont".

Retour dans les années 70. En 1972 plus précisément. Saïna, 7 ans, débarque du Maroc et emménage dans l'un des appartements du 22e étage de la tour d'Assas, située dans le quartier de la Mosson. Papier peint orange aux murs, ancien meuble en bois sombre, petite lampe d'époque. L'illusion est parfaite. On est bien loin d'imaginer que d'ici quelques semaines, la tour sera grignotée pour être, in fine, totalement détruite. 

Casser les préjugés de la vie dans les quartiers

À la tête de ce projet de "moyen" métrage intitulé "Là où les maux sont", Yassine Aïssaoui et Rebecca Gallon, deux jeunes réalisateurs installés à Montpellier depuis quelques années et qui ont créé leur association "Mr Gustave" en septembre dernier. "C'est un de nos plus gros projets ", précisent-ils. L'idée : casser les préjugés sur la vie de quartier en racontant l'histoire de ceux qui y ont vécu.  "L'histoire de Saïna, c'est de la fiction. Mais certains moments sont inspirés d'anecdotes d'anciens habitants, comme lorsqu'une personne en fauteuil roulant s'est retrouvée coincée dans son appartement car les trois ascenseurs de la tour étaient en panne. Ça a fait naître une vraie solidarité entre voisins. Chacun lui a apporté à manger" , explique Yassine.  "Cette tour, c'est un lieu important du quartier, c'est sa mémoire. Et l'on voulait raconter son histoire, loin des scènes de violence et de drogue" , surenchérit-il.

Des récits de vie qui s'illustrent à travers trois personnages principaux : Saïna donc, et ses deux meilleures amies qu'elle a rencontrées dans la tour. L'histoire se déroule sur 10 ans. "Et au moment où les conditions se délabrent, ses meilleures amies vont vouloir partir au plus vite pour trouver un logement plus digne, alors que Saïna, elle, est encore très attachée à cette tour. C'est un peu ce qui est ressorti de nos discussions avec les anciens habitants, ceux qui veulent rester et ceux qui veulent partir" , complète Rébecca.

À la recherche de figurants pour la scène finale

Lauréats du permis d'imaginer lancé par la Ville, ils ont obtenu un financement de 11 000 € pour réaliser ce projet, dont plus de 8 000 € proviennent d'Altemed. "Mais le film a pris plus d'ampleur. On est d'ailleurs à la recherche de mécénat" , souffle Yassine. Un moyen métrage d'une trentaine de minutes, pour lequel les deux réalisateurs se sont entourés d'une trentaine de personnes, en plus des acteurs. "Certains sont professionnels, pour donner du poids à notre film. Mais on a aussi des anciens habitants, comme le gardien de l'immeuble qui joue son propre rôle" , poursuit Rebecca.

Les permis d'imaginer, combien ça coûte ?

Le projet de moyen métrage s’inscrit dans le cadre des “permis d’imaginer” lancés par la Ville et Altemed pour "accompagner la démolition" de la tour d’Assas, mais aussi, donner un nouveau visage au quartier "en le reconnectant au reste de la ville", précise-t-on du côté d’Altemed. Un investissement qui soulève quelques interrogations du côté des habitants du quartier. "Certains nous ont parlé du fait que pendant longtemps le quartier a été laissé à l’abandon et là, maintenant, il y a autant de projets financés", nous ont confié des riverains. Alors à combien s’élève ces projets temporaires ? Si du côté d’Altemed et de la Ville, aucun montant précis nous a été communiqué, lors de l’appel d’offres pour les deux premiers permis d’imaginer (Créature.s Créatrice.S et Al Sticking), le budget était annoncé à 100 000 € chacun. S’ajoute à cela les 11 000 € accordés à “Mr Gustave”, sans oublier les aménagements...

Quant au décor, ils ont pu compter sur l'ingéniosité de leur responsable du décor, qui a chiné dans toutes les ressourceries pour rendre le lieu aussi authentique que possible, le tout, en respectant un budget limité à... 1 500 € !  "Certains nous ont même prêté leurs anciens meubles ", explique Yassine, reconnaissant. Une façon de rendre, une nouvelle fois, un dernier hommage à cette tour et son histoire avant le clap final. "D'ailleurs, pour la dernière scène qui sera une scène de mariage, on cherche encore une dizaine de personnes, des anciens habitants, de tout profil" , lancent les réalisateurs. Une scène qui sera tournée ce 29 août. Le film sera lui diffusé gratuitement courant octobre, dans le quartier, mais aussi dans les cinémas partenaires de la Ville. 

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Quartier la Paillade à Montpellier, la tour d'Assas transformée en plateau de tournage pour un dernier hommage

• France Bleu Hérault

Un tournage est en cours au dernier étage de la tour d'Assas à Montpellier en cette fin août. Il s'agit d'un court-métrage pour rendre hommage aux habitants de la tour. "Là où les maux sont" raconte l'histoire de Saïna, de ses sept ans à sa cinquantaine. Les habitants sont associés au projet.

Un tournage est en court au 22e et dernier étage de la tour d'Assas, dans le quartier populaire de la Paillade à Montpellier. Là où les Maux sont  est une fiction inspirée de la vie des habitants de la tour et du quartier. Le court-métrage raconte l'histoire de Saïna, qui emménage dans la tour d'Assas en 1972, et que l'on suit de ses sept ans à ses cinquante-sept ans à travers ses histoires d'amour, d'amitié, de joie et de deuil.  Du 20 août au 29 août, le tournage a mobilisé une équipe de 37 personnes, une vingtaine de comédiens et une quarantaine de figurants , originaires de Montpellier et de toute la France.

"Je travaillais depuis deux ans dans le quartier, j'avais voulu dès mon arrivée faire un film sur cet endroit que je trouve fascinant et beaucoup plus positif que ce que disent les gens dans le centre-ville" , explique Rebecca Gallon. Le duo de réalisateurs constitué par Rebecca Gallon et Yassine Aïssaoui a répondu à l'appel à projet "permis d'imaginer" du bailleur social Altémed visant à célébrer l'histoire de la tour par des projets artistiques et culturels.

Une peinture au plus proche de la réalité des habitants

Le scénario est le fruit d'un important travail de documentation . Les deux réalisateurs ont rencontré des habitants, consulté les archives départementales. Les acteurs ont pu s'inspirer des interviews et films pour travailler leur rôle. "On a appris par nos recherches que c'était incroyablement humain et chaleureux la vie ici. Quand les gens ne mangeaient pas à leur faim, tous les voisins cuisinaient. Pendant les matchs à la Mosson, les gens venaient voir, les regarder depuis les étages. Quand il y avait un mariage, tous les gens fêtaient, ouvraient leurs appartements. Les gens disaient que c'était un village vertical. Il y a un lien entre les habitants de la tour qui est très fort", raconte Yassine Aïssaoui.

Le film n'est pas un documentaire. Mais toutes les histoires et anecdotes sont inspirées de faits réels . "On n'a pas grandit ici et on ne voulait pas arriver avec une image fantasmée ou stigmatisée du quartier. On voulait rester le plus proche possible de la réalité",  témoigne Rebecca Gallon.  "Ce qui reste marqué, c'est le jour de leur mariage, la naissance de leur enfant, plus qu'une dispute entre des gangs en bas de l'immeuble" , poursuit Yassine Aïssaoui.

Le duo a voulu donner une image plus positive du quartier, loin des histoires de drogues, d'armes habituellement représentées.  "On aimerait que les gens se rendent compte que ce quartier est vraiment riche, et moins triste et morne que certains le pensent. La Paillade, pour nous, c'est un quartier riche en partage, en expérience, on ne dit pas qu'il n'y a pas de problème de violences, de drogues, mais il y a tellement plus !"

Les deux réalisateurs voulaient aussi proposer une autre vision de femmes voilées , souvent représentées de manière négative. À l'écran, les trois personnages principaux sont des femmes, et deux sont voilées. Des femmes qui s'amusent, qui aiment, etc.

Dans ce portrait qui se veut fidèle, les conditions de vie difficiles dans la tour sont aussi portées à l'écran, comme les pannes d'ascenseurs.  "C'était une heure d'attente pour faire descendre toutes les familles et qu'ils puissent emmener leurs enfants à l'école" , rapporte Yassine. L'équipe a par exemple été marquée par la rencontre avec un habitant en fauteuil roulant, qui leur a raconté être resté bloqué un mois dans son appartement sans pouvoir en sortir . Un vécu intégré par les réalisateurs dans le scénario.

Un film par et pour les habitants

Les habitants ont été associés au projet. Certains ont apporté des meubles pour les décors .  "On frôle la réalité parce qu'on a intégré des éléments qui appartenaient vraiment aux habitants" , se réjouit Thomas Arnaud, chef décorateur. D'autres sont venus voir à quoi ressemble le plateau. Plusieurs figurants sont des habitants de la Paillade.  C'est par exemple un des gardiens de la tour qui a joué son propre rôle dans le film. "Comme la tour, pour moi, c'est un monument, j'ai voulu laisser un petit souvenir. Les gens du quartier attendent ce film" , confit-il. Ce témoin privilégié a aussi partagé ses nombreux souvenirs de la tour avec les réalisateurs. L'équipe collabore également avec des associations du quartier, comme La Costumotek qui a fourni les 90 costumes du film.  "On est très heureux de la collaboration avec les habitants de la Paillade. C'était très important pour nous" , se félicite Rebecca.

"Si les personnes qu'on a rencontrées sont touchées par ce film, on aura réussi. Tout le reste c'est du bonus", assure Rebecca. La priorité des réalisateurs est de montrer le film à la Paillade. Une projection est prévue fin octobre . Le projet est aussi d'envoyer leur film dans des festivals de court-métrage. "On aimerait bien qu'il puisse vivre en dehors de l'Occitanie et montrer l'histoire du quartier de la Paillade qui est emblématique de la ville de Montpellier" , explique Yassine.

Sur le plateau, l'équipe rassemble des passionnés. Le groupe s'est constitué au gré de rencontres. Les réalisateurs ont aussi fait appel à de nouvelles personnes, pour s'enrichir de nouvelles expériences. Beaucoup sont aussi là pour la vocation sociale du projet. "On est là pour le projet. Le sujet est tellement grand que même si on est fatigués en fin de journée, on a du mal à se dire que c'est compliqué. C'est tellement beau de pouvoir rendre honneur à cette histoire que l'ambiance est toujours belle" , se réjouissent les deux réalisateurs. Leur projet a été soutenu par Altémed, la Ville, la Métropole, le Département et la Région, et cherche encore des financements.

Un grand travail de décoration

La tour d'Assas est le principal décor du film, tourné dans trois appartements refaits à neuf. "C'est très excitant de pouvoir redonner vie à la tour, remoderniser les appartements et imaginer à quoi ils ressemblaient quand il y avait des familles. C'est fort, on laisse la tour avec une dernière note positive" , se réjouit Rebecca.

Réalisateurs et acteurs se réjouissent d'avoir bénéficié de ce studio ancré dans le réel. "Ça nous a permis d'être en immersion et de mieux nous mettre dans les conditions de l'époque" , explique Yasmina Talibi, qui sort de l'ascenseur où elle vient de passer plusieurs heures à jouer une scène où elle reste bloquée avec son frère.

Pour les décorateurs, rénover les lieux a été un sacré défi. En six jours, ils ont dû refaire à neuf des appartements délabrés. "On est arrivés dans des lieux tagués, le plafond s'effritait, il y avait de la moisissure sur les murs, donc on a dû tout refaire pour redonner vie. Il n'y avait pas de portes, pas de fenêtres. On a refait la tapisserie, les peintures, les joints de carrelage, les sols", se rappelle Thomas Arnaud. Pour l'ameublement, l'équipe s'est documentée pour définir les différentes époques du film. "On a fait un travail d'archive sur les photos des habitants, étudiés certains appartements qu'il reste pour s'empeigner des couleurs, des meubles restant", explique le chef décorateur.

La tour d'Assas sera détruite progressivement à partir de septembre . La démolition durera deux ans.

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